La Question de Lola de Yvonne DAUDET, éditions Elzevir, 13 €
Lola et la mystérieuse question qui hante tout le livre écrit par Yvonne Daudet n'apparaissent qu'en dernier ressort, bien après que les rêveries d'une promeneuse solitaire nous aient pris la main et nous aient emmené dans les méandres de la mémoire. Ces rêveries commencent merveilleusement au bord de la mer, la promeneuse rencontre un homme qui a un besoin pressant de se confier. La promeneuse, romancière de son état, est disposée à l'écouter. L'histoire alors prend forme, celle d'une passion amoureuse avec sa part de souffrance, d'inachèvement, de fulgurance mais aussi de malchance.
Quand bien même, la question de Lola n'est pas encore là, elle s'achemine doucement via Le signe des libérateurs qui constitue une sorte de deuxième volet à ce qui pourrait être des confidences de la narratrice. Ainsi la vie de Renée nous est soudainement présentée de sa naissance en 1914 à sa condition de femme en 1940 puis en 1944. Les premiers indices sur la fatalité de l'Histoire et les interrogations qu'elle suscite sont donnés. La fille de Renée prénommée Victoire se portera garante de l'espoir porté durant l'occupation. Et la narratrice de confier :
"Les femmes attendent toujours, un sourire, une main tendue, un baiser, une lettre, un enfant, la paix. Elles ont toujours l'air d'être sur un quai de gare."
La question de Lola n'est plus très loin maintenant et sert de titre au troisième et dernier volet, celui qui penche délibérement vers la vie personnelle de cette rêveuse solitaire qui nous parle enfin de Lola, sa propre fille. L'intime se fait donc plus pressant, indiciblement on pense à certains livres d'Annie Ernaux et à toute la problèmatique de la transmission. C'est au détour d'un de ces coups de la vie qui rendent une mère et sa fille plus proches que la question de Lola se fait jour, une question digne d'une princesse posée à un aviateur qui serait perdu dans le désert...
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