Commissaire Kouamé, un si joli jardin de Marguerite ABOUET et Donatien MARY aux éditions Gallimard Bandes Dessinées, 20,00 euros.
La carte postale africaine de Marguerite Abouet n’incite pas vraiment à se précipiter au cœur de la ville d’Abidjan. La métropole ivoirienne, à l’heure où le commissaire Kouamé, dit « Le scorpion », est nommé chef de toutes les polices par son ministre de tutelle, subit une criminalité croissante et les grands discours politiques pour rassurer la population vont bon train.
Le commissaire Kouamé se présente comme l’homme de la situation. Ses méthodes teintées de violence très américaine et d’observation aigüe du lieu des crimes à la manière d’un Sherlock Holmes aboutissent à un cocktail très spécial qui dévoile la vie surprenante des bas-fonds de la Côte d’Ivoire.
Le juge au nom spécifique de Compliqué a été découvert assassiné dans une chambre de passe. L’acariâtre Kouamé affublé de son adjoint, le virulent et néanmoins dévoué Arsène ,sont convoqués sur place. Kouamé est impliqué au premier chef par ce meurtre, c'est un ami proche que l’on vient d’abattre. L’enquête survoltée qui débute est un véritable casse-tête. Kouamé se heurte à une foule de bandits à la petite semaine qui l’enfoncent dans une impasse tandis que d’autres morts surviennent et que l’urgence de l’enquête s’amplifie.
L’exotisme omniprésent de cette première enquête du Commissaire Kouamé, même si elle est parfois confuse, apporte une vitalité nouvelle au genre polar. Kouamé et son adjoint, aussi inédit soit-il, composent un duo fantasque et drôle dont on ne sait où commence et où finit leur crédibilité.
L’Afrique noire est une fois encore un imbroglio socio-politique que Marguerite Abouet semble pourtant parfaitement maîtriser à l’image de ce qu’elle avait déjà magistralement démontré dans la série phare de son oeuvre : Aya de Yopougon.
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