Hugo Pratt, trait pour trait de Thierry THOMAS aux éditions Grasset, 19 euros.L'exercice auquel s'est livré Thierry Thomas est délicat. Son admiration pour l'oeuvre d'Hugo Pratt dont il ne se cache pas a provoqué une multitude de souvenirs qui font la matière de ce livre.
Avant d'entrer dans l'analyse de cette révolution que fut l'apparition de Corto Maltese dans l'histoire de la Bande Dessinée, d'autres thèmes soulevés tracent une autobiographie artistique tournée vers l'Italie, Rome, le cinéma, cinecittà et donc Fellini...
C'est ainsi que Thierry Thomas contourne son sujet ou plutôt lui donne ses racines avant d'affronter l'énigme que représente Hugo Pratt en tant qu'homme et créateur. Fellini et Pratt, deux obsessions de l'auteur qui peut se targuer de les avoir côtoyés.
L'invitation sur un tournage de film du maestro est racontée tel un conte de fée, une aventure rêvée par un adulte à peine sorti de l'adolescence, venu de Nice autre ville/personnage du livre.
La tendresse nostalgique de nombreux passages sont les moyens subtils pour ne pas afficher l'étendue des connaissances de l'auteur. L'intimité, les aveux, les souvenirs se rapprochent sans le dire d'une histoire de Corto Maltese. Ce personnage imaginaire à la silhouette si expressive demeure la figure protectrice du récit, le sondeur des âmes, celle d'Hugo Pratt bien sûr dont la vie se dévoile en négatif à l'instar des centaines de photos que Thierry Thomas étale en vain sur le plancher de son appartement, incapable de choisir celles qui conviendraient au documentaire filmé dont il a la charge.
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