Préférence système d’Ugo BIENVENU aux éditions Denoël, 23 euros.
Les amateurs de tripatouillage informatique auront tôt fait d’identifier le terme qui donne le titre à cet ouvrage. Il permet aux possesseurs d’un appareil marqué d’une « pomme croustillée » d’obtenir un réglage personnalisé de leur machine.
Il en va aussi de cette histoire irréprochable quant à ses couleurs et son graphisme qui annoncent un monde futur où la ville de Paris a subi quelques modifications architecturales mais la RATP et la tour Eiffel sont encore de ce monde en 2120..
Un robot aux petits yeux rouges et aux machoires jaunes sur une tête ovale et grise s’essaie dans le jardin de ses maîtres à la reproduction d’un cui-cui d’oiseau… L’oiseau en question perché sur une branche lui retourne son chant à l’identique. Ainsi la question aujourd’hui bien présente de la possible imitation de la nature par une forme d’intelligence artificielle semble ici réglée.
S’ensuit une séquence d’enterrement qui ouvre véritablement l’album. Un fils assiste à l’enterrement de son père. La question de l’héritage entre en scène.
Hugo Bienvenu a également le souci du patrimoine culturel. Un jour le stockage de données informatiques sera trop important. Il faudra donc détruire des œuvres d’art au motif qu’elles n’intéressent qu’une minorité. Les résistants à ces injonctions seront eux aussi éliminés.
Mais la question centrale de Préférence système repose sur la suppléance voire le remplacement total de l’humain par un robot jusque dans une prise de conscience (rebelle) à l’encontre de la société. Aussi, ce robot peut-il poursuivre l’oeuvre de son maître et devenir lui-même le parent (père et/ou mère) d’un enfant ?
L’histoire s’arrête comme à son début sur un échange de cui-cui entre un oiseau et, cette fois, un enfant.
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