vendredi 31 août 2018

Un problème avec la beauté de Jean-Marc PARISIS

Un problème avec la beauté  de Jean-Marc PARISIS aux éditions Fayard, 19 euros

Le succès de ce livre, quoiqu’on dise, quoiqu’on pense, tiendra à l’admiration ou à la détestation portée sur Alain Delon. Jean-Marc Parisis a pris ce risque et s’expose de ce fait aux préjugés de ceux qui à la seule évocation du nom d’Alain Delon claquent la porte.
Le livre débute logiquement par l’enfance de Delon et, d’emblée, toute la problématique du personnage est en place. Fresnes, sa prison, est le décor qui entoure les jeunes années de celui qui, rapidement sinon immédiatement, sera au contact du cinéma. Il aura une approche différente de ce métier, il y mourra beaucoup et ne jouera que tardivement des rôles de flics.  
Avec des phrases courtes, nerveuses et précises, l’auteur se lance dans un corps à corps avec son sujet qui, à l’instar de quelques autres, mais ils sont rares, a été soumis à une passion publique d'abord française puis mondiale.
L’utilisation de la troisième personne du singulier qu'Alain s’est lui-même appliquée lors d’un tournage correspondait au fait qu'il jouait et réalisait en même temps. Ainsi Jean-Marc Parisis défend l'acteur. Sa relation avec Romy Schneider, ses rapports avec Visconti, Melville, Belmondo sont dénoués jusqu’à la grande affaire Markovic inextricablement liée à Delon.
Mais bien au-delà du roman reportage dont la lecture est, de bout en bout, envoûtante, demeure ce problème avec la beauté que Delon aura supporté sa vie durant. Jean-Marc Parisis y vient à la page 192 : 
"Quels effets la beauté produit-elle sur l’âme et les organes ? On voudrait bien le savoir à défaut de l’avoir. Difficile d’admettre que la beauté parlât banalement, avec réticence. On y voit de la condescendance, de l’afféterie ou un affront. Delon poussait le mystère, l’injustice, le scandale de la beauté à son comble. L’évidence de la sienne redoublait son opacité. Tout homme est un mystère à lui-même et aux autres, beau ou laid, il s’y débat, s’y cogne constamment, mais la beauté scelle ironiquement cette énigme aux yeux du monde; inutile de poser la question qui brûle les lèvres et le coeur, de se demander ce qu’on peut attendre, entendre de la beauté, qui crève tant les yeux qu’on en est réduit à l’écouter, à mendier ses oracles. Elle ne les divulguera pas. Le plus bel homme du monde ne peut donner que ce qu’il a."

Didier la 5e roue du tracteur

Didier, la 5e roue du tracteur de RAVARD et  RABATE aux édions Futuropolis, 17 euros.



Didier est-il un spécimen rare ? Pas plus que Régis, semble t-il, dès lors qu’il nous parvient quelques échos de la vie paysanne. Il a suffit à Ravard et Rabaté, outre d’unir leur talent de dessinateur et de scénariste,  de grossir le trait sur deux problèmes majeurs du monde agricole que sont le surendettement et le célibat. 

Régis jouera l’homme ruiné et Didier celui qui n’a jamais connu le grand amour comme il l’énonce un jour à son médecin. 

Didier a récupéré Régis lors d’une vente aux enchères quand il s’agit de liquider une exploitation agricole. Au lieu de la moissonneuse escomptée, Didier a ramené son propriétaire avec qui il a prit une grosse cuite.
Heureusement, lors de ces (fréquents) écarts alcoolisés, Soizic, la sœur de Didier, est là pour traire les vaches. D'ailleurs Soizic s’occupe quasiment seule de la ferme car Didier, accompagné de son fort embonpoint, n’en a que pour son  poirier qu’il a affublé de bouteilles qui  enferment les fruits depuis leur bourgeonnement jusqu’à leur maturité et qui aromatiseront les futures eaux-de-vie qu’il destine sans aucun doute à sa consommation personnelle. 

Mais Soizic et Régis qui s’accommodent plutôt bien l'un de l'autre, ourdissent avec méthode le plan prôné par le médecin pour trouver une partenaire à Didier. Le plan s’appelle meetic.fr.

Cette savoureuse chronique de la ferme ordinaire est la caricature bienveillante d’un métier que l’on sait difficile et peut-être en voie de disparition. Si l’amour est « possiblement » dans le pré, on doit tout de même prendre quelques précautions…

L'école de Léon de Serge Bloch / L'école fait sa rentrée de Christian Robinson

L'école de Léon de Serge Bloch aux éditions Albin Michel Jeunesse, 10.50 euros.

Pour le plus grand bonheur de tous, ou pour le plus grand désarroi... c'est LA RENTREE!! Lundi, préparez vos mouchoirs, armez-vous de patience, c'est reparti pour une année scolaire!
Et pour les plus petits, ceux dont le seuil de l'école n'est pas encore franchi, rien de mieux que de préparer cette rentrée avec Léon.
Léon a vécu sa rentrée des classes comme tout un chacun, entre excitation et appréhension. Il raconte ses découvertes et ses épreuves avec humour pour faire de ce premier jour d'école une formalité! L'école de Léon est devenu un classique incontournable, tendre et touchant à la fois.

L'école fait sa rentrée de Adam Rex et Christian Robinson aux éditions Little Urban, 14.50euros.
Et que dire des écoles elles-mêmes? Elles aussi ont eu des vacances, deux mois pour hiberner en attendant l'ouragan de septembre! Pour celle de ce bel album, elle vient juste d'être construite. Entre ses quatre murs, rien pour l'instant, des lignes tracées sur le sol, de temps à autre des personnes faisant le ménage. Quelque chose se trame, et l'école commence à se poser des questions... Que va t-il lui arriver? Les cris des enfants ne vont-ils pas lui casser les oreilles?
Original et amusant, cet album, à lire à des enfants entre 3 et 5 ans, est une jolie manière d'appréhender la différence et le respect des lieux.




vendredi 24 août 2018

Les dédicaces à ne pas manquer!


JEUDI 30 AOÛT de 11h00 à 13h00

Alain du Beaudiez

pour
 "La Grande Guerre, autopsie d'un séisme 1870 -1935"


"La Grande Guerre doit-elle être consi­derée comme un accident de l’Histoire? Ou ne fut-elle pas, plutôt un séisme, inévitable conséquence de la plus rapide et profonde transformation que le monde ait connu depuis ses origines?
Une accélération du temps sans précédent s’était, en effet, produite dans le dernier tiers du 20ème siècle et la Révolution industrielle avait déjà bouleversé l’Europe, ses possibilité techniques, le mode de vie de ses habitants, tout comme la hiérarchie dans la puissance des États.
La Grande Guerre doit être perçue comme le chant du cygne de l’Europe qui abandon­nera aux États-Unis, entrés tard dans la guerre, le leadership du monde. Toutefois, le nouvel Ordre Mondial qui sera mis en place s’avèrera fragile.
Ni la disparition des empires vaincus, ni la nouvelle carte du monde qui sera dessinée, ni la Société des Nations, organisme censé assurer la paix du monde, n’empêcheront, tant dans l’Italie frustrée, que dans ­l’Allemagne humiliée, des régimes fascistes de prendre le pouvoir et de chercher leur revanche. Un deuxième conflit, véritable réplique du précédent, s’avérera alors inéluctable."

Monsieur Viannet de Véronique Le Goaziou

Monsieur Viannet de Véronique Le Goaziou aux éditions La Table Ronde, 16 euros.

Notre rôle de libraire est aussi, en cette rentrée littéraire, de partager avec vous des textes plus intimes et hors des sentiers battus. Monsieur Viannet fait partie de ces inclassables que la lecture laisse tantôt songeur tantôt abasourdi.
L'idée de l'auteur est brillante: mettre en scène un entretien entre une cadre d'un cabinet d'études réalisant des sondages sur des faits de société, et un homme juste sorti d'un centre de réinsertion. Le but étant, pour la narratrice, d'étudier l' "après".
Ce dialogue s'inscrit donc en apparence dans un cadre très strict d'entretien sociologique, entre une professionnelle et un homme qui sort de prison.

Le lecteur est pris alors dans un véritable huis-clos: dans cet appartement très étroit de banlieue parisienne, pas de meubles, juste des matelas posés au sol. Pas de décoration, juste des canettes de bière vides et une rangée prêtes à être consommées dans l'heure. Il fait froid, il n'y a pas de chauffage et nous sommes en plein hiver. On pourrait dire: "il n'y a rien". Et pourtant, il y a tant à dire... A commencer par un troisième personnage: Madame Viannet. En apparence effacée, dans un coin du salon, toujours repliée sur elle-même, les cheveux tombants sur ses jambes, elle développe au fil du roman une force puissante et essentielle pour comprendre le lien entre elle et son mari, entre eux et leurs enfants... 
L'entretien se fait en plusieurs sessions, et à mesure que la narratrice rend visite à Monsieur et Madame Viannet, quelque chose se passe: une fascination à leur égard, une sympathie certains jours et un rejet à d'autres moments. Vous l'avez compris, ces rendez-vous amènent la narratrice à repenser sa place, à s'interroger sur elle-même.

Dans ce roman intime et troublant, Véronique Le Goaziou, sociologue de formation, dresse un portrait magnifique et désolant d'un homme sur le déclin, tout en peignant une société à la dérive. Le lecteur se trouve comme au théâtre, au plus près des voix et des émotions, donnant au récit toute la force du savant mélange entre littérature et sciences humaines.


Tao de Manel Olle et Neus Caamano

Tao de Manel Olle et Neus Caamano aux éditions Philippe Picquier, 13.50euros.

« Ne cherche pas et tu trouveras ». C’est avec cet adage que commence la lecture apaisante de cet album. Ode à la réflexion, la rêverie et la spiritualité, les phrases essentielles du Tao sont ici illustrées d’un dessin doux et poétique, mettant à l’honneur la simplicité de la vie et des éléments naturels. Ainsi, de délicats reliefs de collines, de bambous, de nuages, accompagnent les bases du Taoisme pour l’appliquer au quotidien des enfants. Ils permettent de mettre un frein au désir de compétition, d’accepter la différence, et d'accueillir la patience.

A lire à partir de 5/6 ans.

Les Schtroumpfs et le village des filles

Les Schtroumpfs et le village des filles tome 2 "La trahison de Bouton d'Or", de Peyo, par Luc Parthoens, Thierry Culliford, Alain Maury et Paolo Maddaleni, éditions Le Lombard, 10.95 euros

Oyez, oyez! Nos amis les petits hommes bleus sont de retour! Du moins devrions-nous dire nos amies les petites femmes bleues car après la série des Schtroumpfs, voici la série des Schroumpfettes, et le temps passe tellement vite que nous voilà déjà au tome 2 qui confirme ce qui semblait déjà prometteur!
Que les puristes se rassurent, chez les Schtroumpfettes, même ordre hiérarchique que chez les Schtroumpfs: à chaque clan son chef à bonnet rouge. Mais quand viennent les Grands Jeux de l'Arbre-aux-Schtroumpfs organisés chaque année par les filles, chacun retient son souffle: qui de Schtroumpf Costaud ou de Schtroumpfette Tempête va l'emporter? Ce pourrait être un suspens insoutenable si un mystère bien plus grand n'entrait pas en scène en pleine joute fluviale et n'entraînait pas alors une expédition où toutes les forces seront nécessaires pour que la nature, chère à nos petits être bleus, reprenne ses droits.
Une aventure trépidante pour les plus jeunes et un incontournable à savourer comme une madeleine de Proust pour les un peu moins jeunes!

vendredi 17 août 2018

A son image de Jérôme Ferrari

 A son image de Jérôme FERRARI aux éditions Actes Sud, 19 euros.

La destinée d’Antonia, héroïne tragique d’A son image, contient de multiples thèmes déjà chers à Jérôme Ferrari dont le plus prégnant est celui de la Corse. 
Cette fois il en va des heures (glorieuses et moins glorieuses) de l’indépendantisme, dont l’auteur propose une version tragi-comique, qui feront le miel des chroniqueurs de la cause.
Mais si cet aspect si accaparant de l’île de beauté tient une place prépondérante, il n’en est pas, loin s’en faut, central. Le déplacement effectué par l’auteur aborde un autre thème essentiel à l’œuvre de Ferrari: les guerres. 
Antonia donc, femme corse en lutte avec les idées préconçues sur le rôle de la femme dans l’identité corse, est amoureuse d’un des leaders indépendantistes. Elle transporte tout au long du roman le potentiel colérique de l’auteur quant à la stupidité et l’incompréhensible voire insoutenable injustice que la guerre génère. 
Antonia toujours, sera donc confrontée à celle dite d’ex-Yougoslavie. Un choix qui intervient vers la fin du livre au moment où la vision de son métier de photographe pour un journal local ne lui procure plus aucune satisfaction. Mais, avec Jérôme Ferrari, la modernité ne tient plus compte de l'implacable force caractérielle de ses personnages. Ces derniers sont chahutés jusque dans leurs convictions les plus essentielles. Ainsi, le prêtre et aussi oncle d’Antonia, dont il serait idiot de révéler l’importance, est un être tout aussi bousculé par les événements que sa nièce. Plus encore, son ressentiment prédomine et Jérôme Ferrari, qui a tutoyé avec bonheur le roman philosophique, dissémine dans A son image le questionnement religieux qu’Emmanuel Carrère pourrait par ailleurs lui envier. 

Cette écriture gorgée d’intensité de Jérôme Ferrari ne s’embarrasse d’aucune lourdeur métaphorique, elle est tranchante et donne, crûment, s’il le faut, la vérité de l’auteur. Antonia c’est moi, pourrait énoncer Ferrari mais c’est aussi tous ses autres personnages - des hommes principalement - rendus avec précision dans leurs moments de plus grande faiblesse.

Prochaines dédicaces à ne pas manquer!

Lundi 20 août de 11h à 13h

Guy Rechenmann


"Il est des sourires qui camouflent la peine. D'autres cachent la malice, voire le vice, tel celui qu'Anselme Viloc voit se dessiner sur les lèvres de l'une des personnes présentes à l'enterrement de son ami Augustin. Augustin, le colosse, l'indestructible, pourtant mort subitement. Un viager, une mort inattendue, et ce sourire... Un sourire qui le dérange, le hante même... Anselme, le flic de papier, doit comprendre, mener l'enquête pour chasser cette peine qui l'étreint."

Le secret du rocher noir de Joe Todd-Stanton

Le secret du rocher noir de Joe Todd-Stanton aux éditions L'école des loisirs, 12.20euros.


Un bel album jeunesse aux reflets marins pour faire perdurer l'été qui s'étire. Un peu à l’image de L'Ile noire de Tintin, l’histoire se passe dans un village au large des côtes, aux traditions bien ancrées, et où la pêche nourrit le quotidien et l’estomac des habitants. Une légende et un mystère rôdent autour d’un rocher noir, source de toutes les craintes de marins, et de de tous les cauchemars des enfants…sauf ceux d'Erine, qui elle, a bien envie de percer le secret du rocher diabolique. Elle profite d’une virée en mer de sa maman pour grimper sur son bateau, sans que celle-ci s’en aperçoive. Les découvertes qu'elle va faire sont bien au delà des racontars des villageois, et dépassent les limites de son imaginaire d'enfant.
Pour tous les enfants à partir de 2/3 ans, cette fable écologique nous fait passer un merveilleux moment. En quelques pages magnifiquement illustrées sont abordés les thèmes de l’interdit, de la peur de l’autre, de l’environnement et de la prise d'indépendance. Une belle découverte !

vendredi 10 août 2018

Prochaines dédicaces à ne pas manquer!

SAMEDI  11 Août de 11h00 à 13h00 et de 15h00 à 18h00

Jean-Pierre CASTELAIN


" En 1857 Henriette Vercoutre, stagiaire dans un grand journal du Nord, est envoyée pour couvrir les célébrations de la naissance d'Arcachon que l'empereur vient de proclamer par décret. La jeune femme se prend au jeu et tombe deux fois amoureuse : du Bassin d'Arcachon - forcément ! - et d'Auguste, un fils de famille bordelaise qui rêve de fonder une pêcherie moderne sur la Petite Mer. Alors sa vie va basculer. Elle va découvrir l'extraordinaire temps des « Fofolles », ces villas insensées qui poussent en Ville d'hiver, le quartier chic de la toute jeune cité. Mais tout n'est pas rose pour autant. À cette époque des premiers chalutiers à vapeur les naufrages se font certes plus rares mais beaucoup plus meurtriers. L'ostréiculture cherche à s'organiser dans un contexte d'incertitude. Et pour les familles la vie n'est pas toujours facile... Après La Pinasse Mauve (1919-1977) et Friture sur la Petite Mer (1978-2015), Au Temps des Fofolles (1857-1918) est le troisième volet attendu de la saga romanesque de Jean-Pierre Castelain. Découvrez ou redécouvrez 160 ans de l'histoire passionnante du Bassin d'Arcachon."




LUNDI 13 Août de 9h30 à 13h00
 
Stéphane SCOTTO, Une autre planète




"Pour son 5ème livre consacré au Bassin d'Arcachon, le photographe Stéphane Scotto a survolé en ULM le Bassin de long en large, sans oublier le Lac de Cazaux, pour réaliser des prises de vues verticales étonnantes et d'une précision époustouflante.
Les formes et les couleurs de cette nature variée et subtile, parfois à la limite de l'abstraction, vous transporteront sur... un autre planète! "
Avec une préface de Yann Arthus-Bertrand.


Reviens de Samuel Benchetrit

Reviens de Samuel Benchetrit aux éditions Grasset, 19 euros. 
Sortie le 16 août.

Le nouveau roman de Samuel Benchetrit nous colle le sourire aux lèvres tout en nous attendrissant. Un écrivain en manque (cruel) d'inspiration, d'amour et d'argent, se voit proposer l'adaptation cinématographique d'un de ses romans intitulé Béton armé. Ne sachant pas où en trouver un exemplaire pour le donner au réalisateur, il se lance à la recherche de l'ouvrage auprès des membres de son entourage qui auraient potentiellement une copie du texte chez eux. Rien n'y fait. Personne n'est capable de lui fournir son propre livre. Déjà sujet à de multiples questionnements sur l'existence et sur sa propre condition d'écrivain, notre ami s'interroge: ce texte est-il si mauvais? Il pourrait bien prendre l'exemplaire que son fils a laissé dans sa chambre avant de partir faire le tour du monde... mais il est dédicacé (et cette dédicace intimiste serait malvenue).

Ce fils, parlons-en, car le nœud du problème et le cœur de ce livre sont réunis dans cette seule et même personne. Ce fils est parti. Parti de la maison, laissant ses parents séparés livrés à eux-mêmes. Pour meubler leur solitude, le père et la mère se téléphonent, se demandant systématiquement s'ils ont des nouvelles de leur enfant. Les dialogues offrent au lecteur des scènes très drôles et mémorables.

Notre écrivain a le sens de l'humour affûté, tantôt plein d'espoir, tantôt mélancolique, mais jamais au fond du trou. Ce savant mélange le mènera pour la première fois de sa vie au delà de son statut d'écrivain et surtout au delà de son statut de père. Il devra, pour braver sa condition, affronter tous les dangers: commander son livre sur Amazon, lire des mauvais best-sellers dans une maison de retraite, ou encore adopter un canard (si si).

La rentrée commence très, très fort!

Davy Mourier vs Cuba de David MOURIER

Davy Mourier vs Cuba de David MOURIER aux éditions Shampooing, 9,95 euros.


Nous avions eu - il y a quelques semaines - le plaisir de découvrir (dans la même collection dirigée par lui-même), l’ineffable Lewis Trondheim et ses Petits riens (tome 8). 
Voici le tour de Davy Mourier qui, outre ses talents d’auteur de bandes dessinées, affiche une activité de réalisateur et d’acteur voire d’animateur télévisuel (tout cela transparaît dans Cuba qui se présente comme l’antithèse du voyageur heureux).  

Cuba, voilà bien une destination touristique à risque, reconnu comme pays défavorisé et, qui plus est, en proie à une dictature. Mais Davy Mourier a souhaité faire plaisir à sa maman ce qui est une raison inattaquable. Son dessin est graphique, il l'agrémente de quelques photos pour enrichir sa vision d’un pays qui, au passage, ne lui a pas fait de cadeau. 
Mais quand la victime se charge elle-même de raconter ses déboires… 
Ici, un ouragan nommé Irma donne un goût épicé supplémentaire à la découverte de l'île multi-révolutionnaire de Cuba. Les touristes y sont bien évidemment les bienvenus dès lors qu’ils se délestent généreusement d’une monnaie spécialement créée pour eux : le Cuc. 

De ce fait, Davy Mourier nous informe de tous les pièges tendus aux privilégiés européens venus à La Havane alimenter le mythe d’une ville désastreusement pauvre (les faits se déroulent avant que les américains, Barack Obama en tête en 2016, ne soient de retour sur l'île). 
Les aventures réellement vécues sont multiples pour le quatuor formé par Davy, sa mère, sa cousine et son meilleur ami. Les plus récurrentes sont la recherche d’une connexion Internet, d’un hôtel et surtout d’un billet de retour pour cause de typhon et non de "siphon" comme le dirait Madame Mourier.  


Il n’empêche qu’au travers de ce voyage contrarié, nous assistons à une riche description de cette île unique et très belle. Ses habitants paraissent tout autant incroyables et beaucoup de scènes relatées s’avèrent drôlissimes. Davy Mourier adepte de la mise en scène de soi utilise l’autodérision comme une arme humoristiquement fatale. 


Entre le sable et l'eau

Entre le sable et l'eau d'Isabelle Aussel, éditions Vents Salés, 17 euros

Amoureux du Bassin, voici un ouvrage pour vous! L'héroïne suit le rythme de l'eau, imprime ses pas dans le sable mais elle est aussi aux prises avec l'accompagnement difficile d'un jeune autiste et les divers soucis du Centre de soins où elle travaille. C'est dire que dès ce premier roman, l'auteur prend racine sur l'aspect thérapeutique de la vie autour d'Arcachon, elle le fait sans naïveté mais sans défaitisme non plus et s'inscrit ainsi dans la lignée de Barbara Constantine ou d'Aurélie Valognes. C'est donc une belle réussite et une lecture aussi enrichissante qu'agréable!

vendredi 3 août 2018

Prochaines dédicaces à ne pas manquer !

Mardi 7 Août de 11h00 à 13h00

Simone GELIN 

"Dans la cour de promenade de la maison d'arrêt de Fresnes, deux vauriens nouent une amitié indéfectible. Plus tard, Mounia, une jeune clandestine, viendra troubler le jeu. Une fois libéré, Milo s'efforce de suivre le droit chemin, guidé par le fil rouge du passé. Bordeaux, l'estuaire, les vignobles du Médoc, le bassin d'Arcachon, une villa engoncée dans l'hiver, au Cap ferret, en cherchant à faire la lumière sur l'histoire de ses grands-parents, qui ont connu une passion explosive sur les barricades de Mai 68, Milo découvre une région et retrouve ses racines. Il croit pouvoir tourner le dos à la délinquance, alors que Kevin, de son côté, n'a de cesse de vouloir grimper dans la hiérarchie de la voyoucratie, s'adonnant aux trafics sordides et commerces d'êtres humains. Leurs routes semblent définitivement se séparer, mais on ne sort pas indemne de la prison, le sort, peut-être, en décidera autrement."

SAMEDI  11 Août de 11h00 à 13h00 et de 15h00 à 18h00

Jean-Pierre CASTELAIN


" En 1857 Henriette Vercoutre, stagiaire dans un grand journal du Nord, est envoyée pour couvrir les célébrations de la naissance d'Arcachon que l'empereur vient de proclamer par décret. La jeune femme se prend au jeu et tombe deux fois amoureuse : du Bassin d'Arcachon - forcément ! - et d'Auguste, un fils de famille bordelaise qui rêve de fonder une pêcherie moderne sur la Petite Mer. Alors sa vie va basculer. Elle va découvrir l'extraordinaire temps des « Fofolles », ces villas insensées qui poussent en Ville d'hiver, le quartier chic de la toute jeune cité. Mais tout n'est pas rose pour autant. À cette époque des premiers chalutiers à vapeur les naufrages se font certes plus rares mais beaucoup plus meurtriers. L'ostréiculture cherche à s'organiser dans un contexte d'incertitude. Et pour les familles la vie n'est pas toujours facile... Après La Pinasse Mauve (1919-1977) et Friture sur la Petite Mer (1978-2015), Au Temps des Fofolles (1857-1918) est le troisième volet attendu de la saga romanesque de Jean-Pierre Castelain. Découvrez ou redécouvrez 160 ans de l'histoire passionnante du Bassin d'Arcachon."

La jeunessse est un pays étranger d’Alain Claude SULZER

La jeunessse est un pays étranger d’Alain Claude SULZER aux éditions Jacqueline Chambon, 21,80 euros.


Alain Claude Sulzer est suisse de langue allemande ayant grandi dans une ville proche de Bâle, à Riehen. Son prénom, d’origine française, est le fait de sa mère d’origine romande, de Domdidier. 

Ce livre d’Alain Claude Sulzer est constitué de souvenirs épars de sa jeunesse. Un exercice fréquent mais toujours et logiquement différent. Alain Claude Sulzer est un enfant des années cinquante et par les petites choses auxquelles chacun peut à un moment ou un autre s’identifier, il rend son enfance universelle et souvent très drôle. 

La jeunesse est un pays étranger est un constat simple de la transformation de l’adulte au regard de ses années d’enfance. Qui étions-nous ? Nous pouvons en lisant Sulzer nous le demander à notre tour. Quelles idées ? quels sentiments parcouraient notre cerveau tandis que nous découvrions par étapes le monde ? C’est par ce mode opératoire que fonctionne La jeunesse est un pays étranger, par petites touches parfois minimales et à d’autres événementielles.


Le regard de Sulzer sur lui-même (mais était-ce vraiment lui ?) est une profonde réflexion sur ce vers quoi il se destinait envers et contre tout : l’écriture. Ainsi la formidable séquence finale qui conte la soirée du presque adolescent Alain Claude Sulzer s’emparant de la machine écrire Olivetti de son père pour écrire son premier roman avec bouteille de gin et cigarettes pour l’accompagner est un moment incroyable que chacun a pu connaître dans l’élan de liberté que génèrent les soirées où l’on est seul chez soi, sans parents, ni frère, ni sœur. Alors on commence à vivre.

Mistinguette par Anouk

Minstinguette tome 9 de Greg Tessier et Amandine, éditions Jungle, 10.95 euros:

Mistinguette veut profiter des vacances pour faire son exposé . Malheureusement pour elle , son papa prend une semaine de congé et il a organisé un programme d'enfer : balade à l'aube, piscine , jeux ... Mistinguette en a par dessus la tête . Surtout quand il faut aider l'association du carnaval . Et en plus de tout ça les trois pestes s'en mêlent !!! Les vacances ne sont pas de tout repos pour Mistinguette !
Note : 9/10

Anouk