samedi 30 septembre 2017

Nerval l’inconsolé de VANDERMEULEN et CASANAVE

Nerval l’inconsolé de VANDERMEULEN et CASANAVE aux éditions Casterman, 22,50 euros.


Au moment de choisir l’artiste qui représenterait ce mouvement fondateur que fut le romantisme, Gérard de Nerval s’est imposé naturellement, raconte l’un des auteurs dans les pages finales de l'album. Cet hommage, d'ailleurs, composé de documents photographiques et de tableaux se révèle fort intéressant pour ceux qui voudront mieux comprendre  les enjeux de ce projet biographique et dessiné. 

L’œuvre de Nerval peut paraître occultée mais le choix des auteurs est de nous montrer leur personnage le nez en l’air, reins cambrés, mains dans le dos comme un promeneur absorbé dans une rêverie et ses absences mystérieuses. Des extraits de la correspondance du poète servent d'introduction aux  nombreux chapitres qui couvrent la vie de Nerval. Quelques uns s'avèrent, comme celui-là, délicieux : « J’ai toujours distingué deux sortes d’amis : ceux qui exigent des preuves et ceux qui n’en exigent pas. Les uns m’aiment pour moi-même et les autres pour eux. Tous ont raison, mais je n’ai pas tort. »

Reste que la grande affaire de Nerval l'inconsolé, expérience essentielle au romantisme, est le voyage. Vandermeulen et Casanave ne boudent pas leur plaisir d’envoyer leur héros en Provence, en Italie, en Allemagne, à Vienne, au Caire, au Liban, à Istanbul, de le faire passer à Corfou, à Malte, à Naples, à Ixelles... Paris surgissant comme un point de ralliement où Nerval retrouve ses amis. 
C'est là que Nerval l’inconsolé rend à sa juste mesure un certain esprit du romantisme. Les réunions  de gentilshommes qui bavardent dans des tavernes ou au coin des rues, font tout le charme de cette reconstitution menée sur un ton affable que la fin tragique de Gérard de Nerval ne parvient pas à entacher. Un sentiment aimable perdure tout au long de la lecture de cette Bande Dessinée.



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