samedi 20 juin 2015

Un roman anglais de Stéphanie HOCHET

Recto Un roman anglais de Stéphanie HOCHET aux éditions Rivages, 17 euros.

Ce roman anglais, dans l'oeuvre de Stéphanie Hochet est une expérience, l'aboutissement d'une idée, d'une intention à partir d'un pays, d'une époque et surtout d'un personnage bien ancré dans une situation sociale suffisamment riche et suffisamment cultivée d'où s'extrait une complexité intrigante qui s'affirme un peu plus à chaque page.

Cet univers social dans lequel évolue une certaine Ana, bénéficie encore des privilèges de la bonne société anglaise à l'aube du vingtième siècle. Seule la première guerre mondiale parvient à troubler la quiétude du doux entourage d'Ana parfaitement réglé par son mari, horloger de métier, homme appliqué mais régisseur monotone du manoir où Ana, parfois, traduit du français des nouvelles de Maupassant, des vers d'Hugo et peut-être même Flaubert et sa scandaleuse Emma Bovary.

Mais la guerre s'est invitée malgré tout dans ce paisible cocon notamment lors du départ du tendrement aimé cousin d'Ana qui a rejoint la plaine des Flandres et dont les nouvelles sont rares voire inexistantes. L'Angleterre peine, elle aussi dans ce conflit et manque d'hommes,  une sourde inquiétude a pénétré le cœur de ceux qui sont restés et le pays est également en manque cruel de provisions.

Lorsque se présente au manoir d'Ana, le jeune George, recruté par courrier afin d'assurer l'éducation du petit Edward fruit de l'union d'Ana et son mari, un trouble étrange se saisit de chacun des membres de la famille. Le jeune Edward, du haut de ses quatre ans est littéralement conquis, Ana s'en réjouit et n'a de cesse d'observer, émerveillée, les prouesses du nouvel éducateur. Le mari d'Ana d'abord resté   sur la réserve, déclenche en lui une crise de jalousie.


Quelles traces va laisser exactement le passage de George dans le cœur de chacun d'eux ? La réponse n'apparaîtra complètement qu'à la lecture du beau et long épilogue situé une vingtaine d'années plus tard, lorsque la mémoire aura véritablement fait son chemin et que le nom de George seul suffira à résumer un sentiment et, plus encore, une éducation.

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