Et pourquoi ne pas entrer dans l'oeuvre et l'univers d'Antonio Tabucchi avec
ce livre rassemblant une myriade de textes plus intelligents les uns que les
autres ?
Antonio Tabucchi, disparu en 2012, réapparait aujourd'hui dans
l'intimité de ses voyages, lui qui s'imposa en France avec Nocturne
indien, un des plus beaux romans sur l'Inde jamais écrit par un
occidental (à ranger aux côtés du Tour du monde d'un sceptique d'Aldous
Huxley).
Les voyages d'Antonio Tabucchi débutent au plus près de son
enfance dans la région de Pise qu'il nous conte avec l'émerveillement d'un
enfant voyageant par le train accompagné de son grand-père .
Très vite,
le cercle s'agrandit et nous découvrons une adresse parisienne où l'on
souhaite aussitôt se rendre (l'atelier-musée du peintre Delacroix de la rue
Furstenberg). S'ensuit une envie de Provence, de côte basque (sur les pas du
sculpteur Chillida) ou encore une montée vers la colline du cimetière marin
de Sète qui réunit le nom de Paul Valery bien plus connu en Italie que celui
de Georges Brassens. Le raffinement d'Antonio Tabucchi s'est enrichi au gré
des cultures qui ont jalonné sa vie. On sait l'importance qu'a joué le
Portugal dans sa vie (il est le traducteur italien de Fernando Pessoa) qu'il
a choisi comme deuxième patrie mais on n'imaginait pas à quel point il fut
un véritable globe trotter qui du Mexique à l'Australie foula tous les
continents, invité par des amis ou des institutions internationales. De
chacun de ces voyages émane une vision juste et parfois perplexe de la
société car ce sont les voyageurs qui détectent toujours plus vite les
comportements et les atmosphères des pays qu'ils visitent. Ce jugement
peut paraître superficiel mais dès lors qu'il s'agit d'êtres humains de
l'acabit d'Antonio Tabucchi, le jugement culturel historique et poétique
s'impose où qu'il soit.
Ce livre-ci, on l'aura compris, est une invitation au
voyage, un voyage nécessairement cérébral, guidé par une trace aussi
subjective qu'un échange linguistique entre un italien et un indien qui
n'ont qu'un seul mot à partager : Vespa !
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