Comment lire Kundera en 2014 au moment où paraît La fête de l'insignifiance, roman facile et tourbillonnant ?
Quel regard Kundera porte-t-il sur un monde qu'il considère à distance et qu'il a (peut-être) toujours vu de la sorte ?
La fête de l'insignifiance est une nouvelle et habile comédie de moeurs chevauchée par une pléiade de figurants. Kundera emprunte au théâtre de boulevard une succession de scènes dont il tire indéfiniment le rideau de scène, découvrant ici et là une philosophie de poche embusquée sous des apparences bourgeoises et dont on ne sait le soutien véritable de l'auteur.
Tel, semble-t-il ici l'amusement de Milan Kundera et le tempérament caché de ses histoires dont la morale fuse vers une forme inavouée de nihilisme. Cette insoutenable légèreté de Kundera frise souvent le ridicule, la valse de ses personnages perd toute consistance et peu d'entre eux laissent un souvenir durable. Cette étrange fête est élaborée comme un cocktail mondain où les rôles sont distribués dans le seul but d'égarer. Peu de chance donc de suivre les gesticulations de cette fugue musicale instaurée en art de vivre.
Si La fête de l'insignifiance, sans doute trop subtile et assez peu divertissante, est un reflet de notre époque, alors nous savons déjà qu'il n'y a rien a en retenir.
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