Marseille, années quatre-vingt, Daniel
débarque en loucedé chez ses grands-parents et leur fait une surprise.
En vrai, il a fugué bien qu’il soit majeur. Il est venu changer d’air et
il s’intéresse pour la première fois à une partie de sa famille qu’il
ne connaît pas vraiment…
Marseille c’est un fief de pieds-noirs
dont font partie ses grands-parents, des exclus d’Algérie qui, plus de
vingt ans plus tard, sont toujours amers. Bref, ils sont racistes.
Leur discours incroyable où coule le
principe de la haine ordinaire, se charge cependant de beaucoup de
contradictions. La grand-mère par exemple est d’ascendance berbère
judaïsée et la douleur de son déracinement la rattrape à chaque instant.
Dans la famille encore il y a un « cousing » qui flambe et fanfaronne à la façon unique des marseillais.
Tout pourrait être cliché mais ne
l’est absolument pas, on revit « les évènements », avec chacun sa
version. Papy lit « Minute » pendant que tonton Bernard est à quai dans
son bateau. Lui aussi se souvient notamment du beau gosse qu’il était et
moins fièrement du service militaire et de son meilleur ami disparu.
Mais le vrai problème est que l’un de ses fils sorte avec une arabe et
ça, il ne le supporte pas.
Justement, ce fils « rebelle », Daniel
va le rencontrer et tenter une réconciliation mais là encore on campe
chacun sur ses positions d’un air buté comme le reste de la famille.
L’idée forte de Fred Neidhardt est d’avoir créé ses personnages avec des bouches et des oreilles d’animaux ce qui n’empêche pas de reconnaître Armand Jammot présentant Des chiffres et des lettres ou Denise Fabre annonçant les programmes.
Toute cette absurdité et cette stupidité
provoquent, tant elles sont fortes, une atmosphère grotesque et hilarante,
la langue pied-noir aidant avec ses inventions langagières dotées d’un
des plus beaux accents que la langue française connaisse. On rit donc
autant que l’on s’apitoie dans un univers façon Planète des singes sauf qu’on y voit des oiseaux, des félins, des porcins, des canidés etc.
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