samedi 23 février 2013

Couverture
Bleus horizons de Jérôme GARCIN aux éditions Gallimard 16,90 euros.

Chimérique est celui de Jean de la Ville de Mirmont, bleus sont ceux de Jérôme Garcin. Ainsi commence l’hommage du second pour le premier, mort en novembre 1914 sur le front sans horizon d’une sale guerre bientôt centenaire.
Mort à 35 ans, les œuvres de Jean de la Ville de Mirmont se tiennent en un roman (Les dimanches de Jean Dezert), un recueil de poésie (L’horizon chimérique), quelques contes et une maigre correspondance.
Jérôme Garcin reconstitue par la création d’un ami ayant vu mourir le poète, le parcours épars de ce héros né à Bordeaux un an après François Mauriac.
Mauriac, justement, entre dans le décor des années parisiennes de Jean de la Ville de Mirmont et l’ami imaginaire relate son voyage à Malagar de nombreuses années après. Jérôme Garcin l’expédie aussi à Annecy, Bordeaux et Deauville, toujours à la recherche de témoins de la vie et de l’œuvre du disparu des tranchées. Ainsi, L’horizon chimérique est abondamment cité et si l’on s’éprend des sentiments abimés du poète on ne saisit pas vraiment son ardeur paradoxale au combat qui s’affiche en contrepoint de ses élans vers les terres lointaines inspirées par les départs et les retours des bateaux à Bordeaux.
Jean de la Ville de Mirmont reste, comme son nom l’indique, une énigme.

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