Le jeu des ombres de Louise ERDRICH aux éditions Albin Michel, 19euros.
L’histoire du couple élaboré par louise Erdrich, au moment où débute le roman, est entachée par la suspicion que porte la femme sur son mari. Celle-ci rédige, comme le fit notamment avant elle un certain Leon Tolstoi, deux journaux intimes, l’un pour son mari, l’autre pour elle-même.
Ce couple artiste (lui est peintre et elle pose encore parfois pour lui) avec leurs enfants comme témoins du délitement en cours, cherche une issue à la problématique de la séparation.
Pourtant, plus le lecteur s’enfonce dans la mosaïque proposée par Louise Erdrich, plus les atermoiements de l’héroïne qui souhaite quitter son mari, deviennent émouvants. Le courage ne suffit pas toujours pour clore des années de vie commune, beaucoup d’incertitude sur la nature de l’amour remettent à plus tard la décision et, lorsque celle-ci survient, la « partie adverse » se bat de toutes ses forces pour en empêcher les fatales conséquences.
L’exercice auquel s’est livrée Louise Erdrich lorgne fatalement vers l’immense Ingmar Bergman quand Scène de la vie conjugale s’imposa au monde.
Louise Erdrich appose un versant féminin tout en nuance et fragilité. La sincérité d’une femme est ainsi mise à nue.
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