Les sketches à répétition du guide du mauvais père donnent une idée moderne de la paternité. Guy Delisle est un père plus enfant que ses propres enfants. Ses dialogues sont soumis à une égalité parfaite avec les enfants eux-mêmes.
Une mauvaise appréciation à l’école engendre pour papa Delisle des souvenirs qui désamorcent tout reproche possible. Une préparation pour un test de musique au conservatoire s’avère bien plus stressant pour celui qui accompagne que celle qui est accompagnée. Un cours de natation à la piscine soulève l'inquiétant problème de la reconnaissance de sa progéniture parmi tous les nageurs qui s’ébrouent comme lui avec un bonnet de bain sur la tête. Une blague que Guy Delisle se refuse dans un premier temps à raconter à ses enfants parce qu'elle est destinée au tome 4 du guide du mauvais père. Elle s'avère être un bide absolu.
Le guide du mauvais père n’est pas la description d’un père ne sachant pas éduquer mais plutôt la révélation d’un casting déficient. Un bon père ne donne pas la réponse de six fois sept avant son fils, il ne court-circuite pas le cours d’une maîtresse en balade avec sa classe sur un chantier en répondant encore une fois à toutes les questions posées avant tout le monde. Enfin il ne détourne pas son fils de ses devoirs en lui demandant des conseils pour améliorer son score sur une game boy.
Le tunnel de la vie qu’emprunte à la fin de ce volume Guy Delisle et ses deux enfants est une dernière et cruelle blague où les enfants sortis de l’attraction nautique apparaissent plus vieux qu’ils ne l’étaient en y entrant. Le temps est passé vite, si vite, que le père, dépité, aimerait, lui, que les jeux se poursuivent.
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