vendredi 13 décembre 2019

Charlotte Perriand

Charlotte Perriand, une architecte française au Japon 1940-1942 de Charles Berberian aux éditions du Chêne, 19,90 euros.


Charlotte Perriand n'avait peur de rien. Pas plus de Le Corbusier qui la regretta vivement sitôt qu'elle lui annonça son départ pour le Japon en 1940; pas plus de ce voyage au long cours dans un pays dont elle ignorait à peu près tout mais qu'elle mit un point d'honneur à bien connaître pour mener à bien sa mission de conseillère dessinatrice en arts décoratifs auprès du ministère du commerce extérieur japonais (sic).

Sans surprise, cette mission rencontra le succès. 
Tout le charme de ce livre repose sur la volonté farouche de Charlotte Perriand que nous transmet Charles Berberian. Cette femme, on s'en rend compte, avait trois ou quatre décennies d'avance sur son temps. C'était une visionnaire à l'instar de son maître déjà cité Le Corbusier. 
Pourtant sa recette était simple, elle s'inspirait de la tradition japonaise, dans son utilisation du bambou notamment pour en élaborer de nouvelles formes. Son exposition s'intitula non sans raison "Sélection, transition et création". Le 27 mars 1941 l'inauguration eut lieu aux grands magasins Takashimaya de Tokyo. L'attaque de Pearl Harbor eut lieu en décembre de la même année et annonça la fin de l'aventure japonaise de Charlotte.

L'entretien qui suit cette aventure dessinée entre Charles Berberian et la fille de Charlotte, Pernette, éclaire la vie et la personnalité de l'architecte tout comme la perception de l’œuvre. L'exercice oscille  entre admiration et compréhension de la démarche authentique et déterminée de Charlotte Perriand, qui s'avère à la fin du livre être une femme réellement exceptionnelle.


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