vendredi 9 mars 2018

Le figurant de Didier BLONDE aux éditions Gallimard, 15 euros.

Voici l’histoire d’une rencontre sur le plateau d‘un tournage de cinéma. Cela s’est passé il y a cinquante ans. Celui qui écrit est l’un des protagonistes. Le film en question s’appelle Baisers volés de François Truffaut avec Jean-Pierre Léaud et Claude Jade. La scène se passe dans un bar de la rue Caulaincourt à Paris. Les figurants se font face assis à une table du café tandis que Jean-Pierre Léaud fait son apparition en compagnie d'Harry-Max. Le lecteur saura tout puisque le narrateur était présent en compagnie d’une jeune figurante comme lui. Que peut-on retirer d’une séquence d’un film tourné cinquante ans plus tôt ? La mémoire s’appuie sur les images du film et restitue les sentiments de la rencontre avec une inconnue nommée Judith. Didier Blonde pourchasse des souvenirs à la manière d’un détective sauf qu’il enquête pour son propre compte. Que s’est-il passé entre Judith et lui ? 

L’ombre de Patrick Modiano plane sur Le figurant. Didier Blonde est attaché comme lui à un Paris dont il cherche les traces. Il interroge le patron du bar, revient sur les lieux du tournage et, peu à peu, le fait mineur d’une amourette nous plonge dans les coulisses du cinéma et nous découvrons l’incroyable univers du métier de figurant. Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? Quels est leur vrai rapport au cinéma ? Didier Blonde remonte le temps de sa jeunesse, de l’affaire Henri Langlois, des mémoires de Claude Jade. Parviendra-t-il à retrouver Judith ? Le ton de la confession autobiographique enveloppe son récit comme un manteau fragile dont on ne sait s’il résistera au temps qui a passé. 


Didier Blonde appartient à cette catégorie d’auteur que la discrétion distingue. Les éclats ne sont pas pour lui mais il demeure dans le décor, il n’est pas essentiel mais il est irremplaçable tout comme l’histoire du Figurant. Une pépite…

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