Le dernier festival de Bandes Dessinées d’Angoulême a attribué son Fauve d’or à Jérémie Moreau et a, de ce fait, provoqué une rupture de stock pour quelques libraires, mais voici l’album à nouveau disponible.
Grimr est un événement visuel, intense qui s’aventure dans un pays qui ne fait pas dans la demie-mesure, l’Islande.
L’histoire de Grimr est à la hauteur de ce morceau d’histoire inspiré des sagas islandaises. Grimr, jeune garçon ayant échappé de justesse à une éruption volcanique où ses parents ont péri, commence une odyssée dans la lignée des sagas héroïques.
Un homme, marqué comme lui par la perte de sa famille, reconnait dans sa destinée une légende qui vaut la peine d’être contée. C’est d’ailleurs cet homme qui inaugure le récit. Il lui faut une preuve, des faits avérés pour constituer la saga. Grimr est un orphelin, fait qui déroge à la règle des sagas.
Le XVIIIème siècle fut une époque de misère en Islande que l’empire du Danemark dominait depuis le XIVème. Grimr, roux de son état, échappe, avec une force qui est chez lui démesurée, à des danois. Repéré par un rusé islandais qui lui propose un pacte unissant la force à l’intelligence, Grimr grandit dans la vénération de cet homme qu’il prend pour un père de substitution.
La cruauté de l’époque alliée aux déchainements des éléments vont se jouer de l’âme sauvage et pure de Grimr. La société islandaise adepte des superstitions censées conjurer la pauvreté se focalise sur Grimr, sur sa puissance et sur une insoupçonnée invincibilité.
Le bonheur à peine aperçu avec Junn est dissous dans la rancœur, la jalousie et la méchanceté qui l’entourent.
L’Islande maudite, l’Islande sublime apparait dans ses immenses paysages. Une beauté rude dans laquelle l’homme se débat et s’aveugle.
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