Congo 1905, le rapport Brazza de Tristan Thil et Vincent Bailly, éditions Futuropolis, 20 euros
En 1905, suite à la révélation
d’exactions opérées par des administrateurs coloniaux au Congo,
une commission française est envoyée là-bas pour enquêter sur ces
méthodes. A sa tête un homme sage et honnête, Pierre Savorgnan de
Brazza (fondateur de Brazzaville). Explorateur, il est chargé de
lever le voile sur l’affaire « Gaud et Toqué », en
prenant soin de ne pas mettre à mal la mission et la présence
française au Congo.
Brazza est donc
soumis aux tensions du pouvoir français, mais n’y cède pas. Il
fait ses propres entretiens comme il l’entend, prend le temps
d’observer et de réfléchir sur les méthodes douteuses qui
s’avèrent, au fil de ses observations, contre toute éthique et
inacceptables : les travailleurs dans les plantations de
caoutchouc sont forcés et menacés, leur famille étant retenue en
otage comme gage de leur efficacité.
Face à ce constat, Brazza rédige un
rapport qui fait état de ces quatre mois pendant lesquels sa santé
se sera dégradée à mesure de la découverte de ces abus. Il y
laissera d’ailleurs sa vie quelques temps plus tard.
Le rapport est enfoui par la France, et
finalement découvert en 2004 par l’historienne Catherine
Coquery-Vidrovitch (à l’origine de nombreux travaux et ouvrages
sur l’Afrique). Cette bande dessinée met en lumière la longue
histoire de ce texte, et interroge une nouvelle fois la question de
la Françafrique, avec intensité, et ce grâce à un dessin et un
trait captivants.
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