samedi 23 septembre 2017

La vallée du diable d'Anthony PASTOR

La vallée du diable d’Anthony PASTOR aux éditions Casterman, 20 euros.

La Nouvelle-Calédonie est au cœur de La vallée du diable. Comme ses voisines, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Tasmanie, elle fut le théâtre d’échanges peu amènes entre colons (qu’ils soient français ou anglais) et autochtones (Kanaks en l’occurrence). La vallée du diable romance cette histoire à partir de l’installation d’une famille savoyarde redevable d’un certain James Jacques riche exploitant de l’île riche elle-même de son extraction de nickel. 

Mais il faut d’abord compter sur les intentions sentimentales et tout aussi contrariées des uns et des autres. Ainsi James est épris de celle qu’il a généreusement accueillie sur ses terres mais cette Marie se refuse à lui, mariée au pauvre Félix qui ne sait honorer sa femme, ne se sentant qu’un choix par défaut. Or celui-ci n’en est pas moins devenu le père d’une enfant illégitime née de sa liaison avec une Kanak elle même convoitée par un homme au service de James Jacques, également Kanak. 
L’imbroglio passionnel de chacun - nous vous épargnons les intrigues secondaires - a le mérite de dévoiler la beauté de l'île crayonnée splendidement par l’auteur. Les couleurs somptueuses et le trait particulièrement aigu de ses personnages attisent la curiosité pour ce courant relativement haineux qui coule dans chaque case. 
Nous sommes dans les années 20, la bicyclette fait son apparition mais les mœurs appartiennent encore au western. Impressionnant par instants, fastidieux à d’autres, La vallée du diable nous promène en un lieu et une époque largement ignorés par la fiction. Anthony Pastor s’est attelé à la tâche et l’on sent le travail minutieux non seulement de son dessin qui est, rappelons-le, magnifique mais aussi du contexte historique qui semble irréprochable. 


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