Le rapport Brodeck Tome 2, l’indicible d’après le roman de Philipe Claudel, de Manu LARCENET aux éditions Dargaud, 22,50 euros.
Dans la deuxième partie de cette saisissante adaptation du roman de Philippe Claudel, le lecteur découvre les tenants et les aboutissants d’une ténébreuse histoire qui stigmatise le repli sur soi entrainant de ce fait la haine pour l’autre, l’étranger, le différent.
Le village sur lequel Brodeck doit écrire son rapport est censé justifier le comportement de ses habitants au moment où ces derniers durent accueillir une compagnie militaire d’invasion. Dès le premier jour un régime de terreur fut instauré et Brodeck en fut l’une des premières victimes.
On apprend alors quelle motivation inspira les villageois pour gagner les faveurs de la horde militaire commandée par un manipulateur pervers.
On comprend dans le prolongement de cette affaire comment un homme, des années après la fin de la guerre, qui a élu domicile au village fut lui aussi victime d’une terrible vengeance de la part des villageois.
Enfin, nous savons pourquoi la femme de Brodeck s’est subitement enfermée dans un mutisme définitif.
Le rapport Brodeck est bel et bien une histoire très sombre, sans morale sinon celle de la peur et du mensonge.
Il faut lire les remerciements de la fin de l’ouvrage, notamment l’hommage rendu à Cabu qui donne une résonance particulière à cette oeuvre.
Peut-être, pour finir, faut-il avoir ressenti l’isolement à l’égard d’une pensée dominante comme celle constituée par ce village pour disséquer avec une si vive perception les bassesses qui en sortent. Ceux qui, toujours, l’ont éprouvé ont pour la postérité obtenu le statut d’artiste. Manu Larcenet en l’occurrence, en est un grand.
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