Samira a quatorze ans et habite la cité des Quatre-Routes en région parisienne. Issue d'une famille nombreuse avec qui elle partage le quotidien, elle envisage son adolescence comme une période d'émancipation: c'est en voyant sa grande sœur Fatima sur le point de se marier à dix-huit ans, qu'elle réalise qu'elle désire autre chose. Tout au fond d'elle crépite le feu de la révolte, du changement et l'heure de revendiquer ce qu'elle est:
"Je voudrais quelquefois m'appeler Dupont, Berthaud ou Simmonet et rentrer dans une maison où on ne se réjouit pas de marier les filles à dix-huit ans à peine, sans diplôme, sans rien. Mais je sais que quand ça me prend, ça ne dure pas, parce que j'aime mon nom à moi SAMIRA BENRAMI, que j'aime aussi la terre dure, sèche et ocre que je retrouve chaque été là-bas et la peau toute fine parcheminée de ma petite grand-mère arabe."
Des émeutes ont en effet éclaté récemment dans sa cité, et François, un de ses camarades de classe manque à l'appel depuis quelques jours. Samira, dont le cœur palpite dès qu'elle pense à lui, apprend qu'il a subi une agression et qu'il en est ressorti choqué.
En dépit du désaccord de ses parents, Samira rend visite à François chez lui pour des séances de rattrapage scolaire, sessions clandestines pendant lesquelles elle réalise l'ampleur des séquelles psychologiques causées par l'agression.
Son cheminement d'adolescente se laisse guider par ces visites, l'état de la cité des Quatres-Routes, son envie de rétablir la vérité et sa vie familiale mouvementée.
A lire à partir de treize ans, ce court texte de Jeanne Benameur, son premier roman pour jeune public, nous amène à penser la place de chaque adolescent dans la société.
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