Si Chantal Thomas n’est pas véritablement née à Arcachon, les années cruciales de son enfance s’y sont déroulées quelque part entre la jetée d’Eyrac et la la pointe de l’Aiguillon.
Arcachon fut pour elle et pour sa mère l’endroit où l’on pouvait nager disons, d’avril à octobre. Si cette dernière, depuis son enfance, se devait de faire ses longueurs sans quoi une journée n’était pas réussie, Chantal, elle, affronta depuis le rivage la puissance maritime.
Moultes révélations se sont produites dans cet espace nommé plage où les rencontres apparaissent et disparaissent dans un va-et-vient propre aux stations balnéaires et dont le jeune âge s'accommode puisque les vacances, elles, demeurent.
La famille Thomas s’installa donc dans cette ville idéale pour une mère adepte du crawl. Son mari, un lyonnais taciturne qui ne brigua aucune distinction après ses exploits dans la résistance vécut avec flegme ces années arcachonnaises avant qu'il ne meure soudainement. Sa veuve aussitôt déclara qu’il lui fallait vivre ailleurs, sur d’autres rivages, en Méditerranée.
Cependant Arcachon, dans la mémoire de Chantal Thomas est la ville de la plage, du mouvement de la mer qui d’un jour sur l’autre, pour qui sait l’observer, chaque jour se renouvelle.
Ce profond travail effectué par cet écrivain si attentive au XVIIIe siècle qu’elle a considérablement étudié, ravive des souvenirs intacts qui vont de la mère à la mer, d’une aptitude à mesurer le temps et à le différencier du passé. Joueuse et vagabonde Chantal Thomas retrouve son enfance de liberté sur le sable.
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