Dans ce jardin qu’on aimait de Pascal QUIGNARD aux éditions Grasset, 17,50 euros.
Tout est dit sur la vie du révérend Simeon Pease Cheney lors du préambule que Pascal Quignard consacre à son personnage, héros sombre et discret de Dans ce jardin qu’on aimait.
Nous découvrons aussi dans cette introduction un touchant rappel pour le livre écrit 25 ans plus tôt par l’auteur qui s’attachait de la même façon à la vie d’un musicien peu connu, monsieur de Sainte Colombe dont nous connaissons aujourd’hui beaucoup mieux l’œuvre depuis la publication de Tous les matins du monde.
Simeon Pease Cheney fut donc un musicien, observateur attendri par les sons du jardin que sa femme, Eva, entretint avec constance avant qu’elle ne meure à la naissance de Rosemund, la fille des époux Cheney.
Pascal Quignard organise son récit comme une pièce de théâtre indiquant ici un rai de lumière, là un feu de cheminée et bien sûr l’omniprésence du jardin égayé par des chants d’oiseaux. Mais la vie de Simeon Pease Cheney ressembla à un long hiver que la présence de sa fille Rosemund ne parvint pas à adoucir. Avec ferveur il continua néanmoins, en hommage à sa femme, à cultiver les fleurs.
La beauté du livre Dans ce jardin qu’on aimait, outre l’écriture profonde qui distingue l’œuvre de Pascal Quignard, tient à l’amour du révérend pour une femme trop tôt disparue et des sentiments peu amènes pour l’enfant qui causa la subite disparition de l’aimée. Pascal Quignard accompagne cet homme reclus dans son jardin, il nous montre la nuit, la solitude et le renoncement à la vie en société. Sa seule préoccupation fut pour les chants d’oiseaux qu’il consigna sur des partitions. Jusqu’à sa mort il attendra la reconnaissance de son livre Wood notes wild. Celle-ci n’aura lieu qu’après que sa fille Rosemund aura publié de ses propres deniers cet ouvrage que Dvorak fut à peu près le seul à reconnaître comme essentiel.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire