vendredi 22 novembre 2019

Reprise des activités de plein air de Jean-Claude LALUMIERE

Reprise des activités de plein air de Jean-Claude LALUMIERE aux éditions du Rocher, 17 euros.

L’heure de la maturité est venue chez Jean-Claude Lalumière. En choisissant un personnage de 85 ans parmi les trois protagonistes de cette Reprise des activités de plein air (beau titre dont on comprendra la pertinence en découvrant la fin), l’auteur que l’on a classé (un peu vite) dans un genre humoristique en dédaignant la fine analyse de ses personnages dits de province, s’est lancé un défi. 

Du plus âgé donc (Philippe) au plus jeune (Mickael 22 ans) en passant par Christophe (47 ans), ce sont trois modes narratifs qui se développent dans ce roman d’hommes où les femmes demeurent les grandes absentes et, de fait, les plus désirées ou les plus regrettées. 

L’action se déroule dans les confins (c’est peu dire) de la plus grande des îles charentaises, Oléron. Côté nord, non loin du phare de Chassiron, les trois embusqués s’attachent à créer un restaurant qui mettrait en valeur les recettes retrouvées d’une certaine Mémé Rillettes, parente de Christophe le chroniqueur du roman. 
Christophe relate également quelques épisodes de sa vie avec Valérie (qui l’a quitté), de sa vie sans Valérie maintenant qu’il est en résidence (définitive ?) dans une maison de famille qu’il conservait pour ses vacances. 

Quant à Mickaël, il s’entretient par mail avec Tina, sa supposée fiancée qui vit de l’autre côté de l’océan dans une autre île, plus improbable encore, Saint Pierre et Miquelon. Il consigne amoureusement les événements qui contribuent à le lier aux deux autres lascars plus âgés que lui. 

Enfin, Philippe est un diariste dont nous apprenons le récent veuvage. Sa femme Elisabeth est effectivement morte à l’âge de 82 ans et c’est à elle qu’il adresse le récit des tribulations de ses deux autres compères. 

Chez ces trois-là, Jean-Claude Lalumière a mis bon nombre d’humeurs ronchonnes mâtinées de mœurs "oléronesques". Le tout est servi avec un sens parfait de l’autodérision qui fait de cet auteur, répétons-le, un écrivain à part dans le paysage littéraire français, et qu’il est  temps de saluer à l’aune de son talent qui est immense.






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