Mathieu Riboulet est ce personnage que vous avez peut-être vu lors de notre reportage "Avec le bassin pour décor" qui relatait des lectures entreprises, entre autre, sur des pinasses. Il serait injuste de ne pas lui consacrer à son tour un article puisque Michel Jullien, son comparse du jour, avait eu son heure quelques semaines auparavant.
Entre les deux, il n'y a rien se présente comme une reconstitution dispersée d'une période politiquement meurtrière des années soixante-dix.
Lors d'un voyage en Pologne avec ses parents en 1972, Mathieu Riboulet ignore encore beaucoup de son appétit pour les hommes ainsi que de la cause politique qu'il va côtoyer de près lors d'un séjour en Italie. Ces deux thèmes essentiels au livre se propagent au fur et à mesure que l'auteur décrypte dans le même temps ou presque cette odyssée étrange au cœur du bloc soviétique dans la voiture de son père et de sa mère logiquement encartés au parti communiste.
L'important, cependant, est la puissance phénoménale insufflée par l'auteur à son texte conçu comme une plaidoirie sur les combats d'une époque qui regardait avec effroi les actions conjuguées de la Fraction Armée Rouge en Allemagne et des Brigades Rouges en Italie. Le militantisme n'est pas de mise, la souffrance humaine et les moyens d'éradication, au contraire, amène une réflexion posée sur des évènements troubles et aujourd'hui oubliés. Pourtant, il y a quelque chose qui nous ramène à une problématique très contemporaine et certainement incomprise. Mathieu Riboulet ne se hasarde point dans le débat terroriste actuel et la comparaison est fragile avec les années soixante-dix mais la violence, quant à elle, se répercute dans les deux cas.
En l'écoutant lire son livre avec une douceur surprenante, l'assistance se retrouva plongée dans un de ces instants que l'on appelle magique.
Photo ©MrRoudoudou
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