A la mesure de l’univers de Jon Kalman STEFANSSON aux éditions Gallimard, 22 euros.
Dans cette chronique enchanteresse de Jon Kalman Stefansson qui en avait déjà subjugué plus d’un à la sortie de D’ailleurs les poissons n’ont pas de pieds, il apparaît un astronome amateur qui, la nuit venue, équipé de son matériel, s’en va sur le sommet d’une colline pour étudier le ciel. Nous le savons parce qu’une femme nommée Margret, qui, le voyant passer devant sa fenêtre à une heure où elle-même devrait déjà dormir, a l’audace de le suivre après qu'elle eut fini sa cigarette et, délaissant enfants et mari, se livre à un apprentissage du cosmos en compagnie de celui qu’elle ignore encore devenir un jour son amant.
Ces deux-là sont peut-être les plus beaux personnages d’A la mesure de l’univers mais il y en a quelques autres, aux noms et prénoms quelque peu difficiles, qui nourrissent tout autant cette épopée islandaise que Jon Kalman Stefansson dirige tel un chef d’orchestre convoquant de sa baguette tantôt le temps jadis, tantôt l’aujourd’hui.
La contrée de Keflavik est le théâtre d’une succession d’évènements qui s’étirent sur plus d’un demi-siècle. Des années cinquante où le jazz fut introduit ainsi qu’Elvis Presley par le biais de soldats américains qui érigèrent une base au cours de la deuxième guerre mondiale jusqu’aux années dix de notre siècle qui virent l’effondrement bancaire de l’Islande, coulée à pic par une crise financière sans précédent.
Entre les deux, Margret, Ari, Jacob et bien d’autres, éblouissent les confins glacés qui les entourent. La vie de chacun d'entre eux, souvent contrariée, parfois sacrifiée à la suite d’évènements déterrés, est projetée sur les pages incandescentes d’un roman qui, à maintes reprises, touche au sublime.
A la mesure de l’univers confirme la force littéraire inouïe d'une œuvre universelle où un coin d’Islande frappe à la porte du patrimoine littéraire mondial. Chapeau bas!
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