samedi 19 novembre 2016

Repose toi sur moi de Serge JONCOUR

Repose-toi sur moi de Serge JONCOUR aux éditions Flammarion, 21 euros.

Serge Joncour vient de recevoir le prix Interallié pour Repose-toi sur moi. Cette incitation réconfortante survient précisément à la page 396 (le livre en fait 427). C’est une femme, Aurore, qui la prononce alors que l’on aurait aisément pensé que celui qui, entre temps, deviendra son amant, Ludovic, serait l’homme de la situation, celui sur lequel il eût été bon de se reposer au regard de sa corpulente masse physique qui nous est régulièrement décrite. Mais non, à ce moment-là du roman, Ludovic est, à juste titre, très éprouvé. 

Repose-toi sur moi est aussi, d’une certaine manière, un beau livre sur l’adultère qui s’affirme au fil d’un temps maltraité par une quête incessante d’argent. En effet, Ludovic, revenons-y, a pour métier de négocier avec les mauvais payeurs, on appelle ça un recouvreur de dettes. 
Aurore, de son côté, commence d’en avoir de sérieuses, des dettes. Mais pour l’heure, Ludovic, pour elle, est un voisin taciturne avec qui  elle entretient un rapport plutôt suspect à propos de deux corbeaux qui ont délogé un couple de tourterelles dans la cour de leur immeuble parisien.
  
Aurore, venons-y, s’est faite, quant à elle, une belle place dans  la mode où elle est parvenue a créer sa propre marque sauf que son associé, elle en est persuadée, la trahit chaque jour un peu plus. En prime, avec son américain de mari cela ne va pas fort : indifférence, froideur et égoïsme se sont introduit dans leur ménage et s’ajoutent donc à la malhonnêteté professionnelle qu’Aurore endure dans une pesante solitude.  

Ludovic, qui a perdu sa femme trois ans auparavant, est un parisien contrarié qui brave métro et banlieue en solitaire endurci, éloigné de son Sud-ouest natal où il fut agriculteur et rugbyman avant que la maladie ne lui enlève sa moitié.


De ces deux-là, Serge Joncour décline les sentiments d’une manière plutôt neuve et offre à ses lecteurs un couple fragile pris dans une spirale qui, si elle ne se classe pas dans la catégorie des thrillers, enclenche des tourments que l’auteur aborde avec un sens aigu du suspense. 
Que de bons polars romantiques soient en verve, voilà une bonne nouvelle pour le roman.

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