Dispersez-vous, ralliez-vous! de Philippe DJIAN aux éditions Gallimard, 18 euros.
Où en sommes-nous avec Djian ? Le révolutionnaire (littéraire) des années 80, celui qui infligea une nouvelle esthétique au roman et, par ricochet, au cinéma français, continue de sévir en publiant à un rythme effréné et avec un succès non démenti. Son univers impitoyable, toujours un peu plus "freak", est toujours sous influence américaine, Dispersez-vous, ralliez-vous! ne fait pas exception et se situe quelque part entre Bret Easton Ellis et Francis Scott Fitzgerald...
Philippe Djian apprendra à la plupart des lecteurs que Ralliez-vous, dispersez-vous est un vers d'Arthur Rimbaud lu comme une révélation par l'héroïne (Myriam) à la toute fin du livre, . Myriam, à ce moment-là, est (re)devenue l'assistante de son agent de mari (Nathan) qui officie dans le cinéma. Cet univers de fureurs et de mystères dans lequel Myriam est tombée très jeune ne s'est jamais prétendu comme un idéal de construction équilibrée pour un être humain. Myriam nous en fait la démonstration en nous contant les évènements qui ont jalonné sa vie.
Le roman de Philippe Djian se construit, lui, en une avancée linéaire de la vie de Myriam dans un style limpide mais marqué par l'ellipse. Toute la lourdeur (ou longueur) psychologique du roman des deux derniers siècles est définitivement passée par-dessus bord. Dès lors, la progression temporelle du livre procède par accélérations régulières à l'image d'un film dont certaines séquences seraient volontairement coupées sans que cela n'enlève quoi que ce soit à la bonne compréhension de l'histoire. Certes, cela se fait depuis toujours ou presque, dira t-on, mais Philippe Djian a un art consommé de cette pratique, un brin déroutante mais toujours excitante.
Myriam, donc, est une puce sauteuse que Nathan bien plus âgée qu'elle a entrepris dès son plus jeune âge tel un pygmalion. Elle multipliera d'ailleurs avec lui les arrangements conjugaux. Ils seront néanmoins époux et auront une fille (Caroline). Dans leur histoire, viendront se greffer d'autres éléments très perturbateurs : Maria (sœur de Nathan), Yann (frère de Myriam), Greg (jeune acteur "bankable") mais aussi la mère de Myriam qui, ayant divorcée sitôt après la naissance de Myriam, a disparu pendant plus de vingt ans avant de réapparaître au moment où elle est en lutte avec un cancer...
Ce monde bien rempli de Myriam, où l'argent ne manque pas, où les mœurs peuvent paraître un tantinet dissolues, se situe à une époque indéterminée. Nous savons seulement que les hivers sont rugueux et les cataclysmes nombreux. En arrière plan, s'agite le monde du cinéma.
Le roman de Philippe Djian se construit, lui, en une avancée linéaire de la vie de Myriam dans un style limpide mais marqué par l'ellipse. Toute la lourdeur (ou longueur) psychologique du roman des deux derniers siècles est définitivement passée par-dessus bord. Dès lors, la progression temporelle du livre procède par accélérations régulières à l'image d'un film dont certaines séquences seraient volontairement coupées sans que cela n'enlève quoi que ce soit à la bonne compréhension de l'histoire. Certes, cela se fait depuis toujours ou presque, dira t-on, mais Philippe Djian a un art consommé de cette pratique, un brin déroutante mais toujours excitante.
Myriam, donc, est une puce sauteuse que Nathan bien plus âgée qu'elle a entrepris dès son plus jeune âge tel un pygmalion. Elle multipliera d'ailleurs avec lui les arrangements conjugaux. Ils seront néanmoins époux et auront une fille (Caroline). Dans leur histoire, viendront se greffer d'autres éléments très perturbateurs : Maria (sœur de Nathan), Yann (frère de Myriam), Greg (jeune acteur "bankable") mais aussi la mère de Myriam qui, ayant divorcée sitôt après la naissance de Myriam, a disparu pendant plus de vingt ans avant de réapparaître au moment où elle est en lutte avec un cancer...
Ce monde bien rempli de Myriam, où l'argent ne manque pas, où les mœurs peuvent paraître un tantinet dissolues, se situe à une époque indéterminée. Nous savons seulement que les hivers sont rugueux et les cataclysmes nombreux. En arrière plan, s'agite le monde du cinéma.
Dispersez-vous, ralliez-vous! énonce avec une évidence frappante, le pouvoir à la fois destructeur et régénérateur de la famille. Dispersez-vous, ralliez-vous! est le mot d'ordre sous lequel Myriam est systématiquement convoquée. Les familles décident pour beaucoup de nos vies, ce n'est pas, là encore, une grande nouveauté mais Philippe Djian a décidé d'en faire un véritable spectacle.Comme au cinéma.
Et nous nous réjouissons bien vite de sa superbe assurance narrative et stylistique. Les allusions qui affleurent sur les comportements sociaux d'une caste que les médias nous exhibent sans cesse sont ici éprouvés dans une forme jubilatoire mais contenue. Au final, Myriam s'en sort plutôt bien. Contrainte de se construire par elle-même en dépit de son entourage avec qui elle endure de nombreuses épreuves, elle ne peut que constater combien, autour d'elle, ce n'est que décombres.
Les rares références distillées à bon compte par notre auteur suffisent à justifier l'atmosphère particulière de ce livre. Pour exemple, Greg, l'acteur, s'attache à jouer au théâtre Richard III. Coûte que coûte...
Et nous nous réjouissons bien vite de sa superbe assurance narrative et stylistique. Les allusions qui affleurent sur les comportements sociaux d'une caste que les médias nous exhibent sans cesse sont ici éprouvés dans une forme jubilatoire mais contenue. Au final, Myriam s'en sort plutôt bien. Contrainte de se construire par elle-même en dépit de son entourage avec qui elle endure de nombreuses épreuves, elle ne peut que constater combien, autour d'elle, ce n'est que décombres.
Les rares références distillées à bon compte par notre auteur suffisent à justifier l'atmosphère particulière de ce livre. Pour exemple, Greg, l'acteur, s'attache à jouer au théâtre Richard III. Coûte que coûte...
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