© Bernadette Dubourg
Cette année, le Prix des Lycéens, organisé par la ville de Gujan-Mestras et auquel participent le Lycée Grand-Air, le Lycée Saint-Elme, le Lycée Condorcet et le Lycée de la Mer, a récompensé Colombe Schneck pour son livre Dix-sept ans qui concourrait aux côtés de Charlotte de David Foenkinos, Un hiver à Paris de Jean-Philippe Blondel, L'homme qui avait soif d'Hubert Mingarelli et Le dernier gardien d'Ellis Island de Gaëlle Josse.
Ce prix est d'abord l'occasion pour les élèves de rencontrer un auteur et de pouvoir ainsi comprendre le cheminement littéraire d'un livre: depuis quand la passion de l'écriture est venue à l'auteur? est-ce que son travail naît de son inspiration au gré du vent ou est-ce un travail qui relève davantage de l'astreinte? Pourquoi ce sujet? Qu'attend-il de la publication? Est-ce que la publication d'ailleurs est facile? Qui est la première personne à qui il fait lire son manuscrit? Comment les personnages naissent dans son imagination et comment arrive-t-il à s'en détacher?... Autant de questions auxquelles Jean-Philippe Blondel a parfaitement su répondre, avec conviction, enthousiasme et humour: une vraie belle rencontre qui restera longtemps dans les esprits des lycéens qui pour certains ont même pu lui demander des conseils pour leur propre envie d'écriture!
Un engouement des élèves que nous avons également pu ressentir dans le nombre considérable de critiques littéraires qu'ils ont écrites. Nous ne pouvons malheureusement pas toutes les retranscrire mais nous publions ici celles des deux lauréats:
1er lauréat: Vincent Boulnois, Lycée de la Mer, sur Un hiver à Paris de Jean-Philippe Blondel
"La dernière parution de Jean Philippe Blondel, "Un hiver à Paris", est un roman émouvant nous entraînant dans l'univers impitoyable et malsain des années de classe préparatoire. On pourrait presque parler d'une autobiographie. Ce texte prenant est le récit fortement inspiré de la jeunesse et des expériences de l'auteur.
Une lettre d'une vieille connaissance reçue au retour de vacances dans les Landes, replonge Victor dans la mélancolie de ses années d'études littéraires à la capitale. Page après page, il nous attire avec lui à travers ce blizzard émotionnel où tout se bouscule, cet épisode charnière de la vie…
Dès son arrivée, le jeune provincial n'est pas à l'aise dans cette nouvelle vie :"D'emblée, j'ai compris que je n'avais pas les codes. Culturels, linguistiques,vestimentaires. Ce qui était bien, ce qui ne l'était pas." Loin de sa famille et de ses quelques amis, Victor se retrouve vite seul. Seul face au labeur, la compétition et sa férocité. Puis il y eut Mathieu. Des cigarettes échangées, quelques propos anodins, le frémissement d'une amitié, puis le drame. Un hurlement. " J'ai compris que ce souvenir reviendrait régulièrement au cours de mon existence lancinant". Surprenant et tellement évident à la fois. Un malentendu et voilà Victor devenu populaire. Parallèlement, le père de Mathieu se met à écumer les cafés environnants, l'esprit hanté de questions. Ils se rencontrent finalement et de là, se noue entre eux une étrange relation. Le besoin l'un de l'autre. Un père qu'il n'a jamais eu…
Ce roman illustre le monde impitoyable des classes préparatoires: "L'émulation qui tourne à la compétition, les cerfs qui se battent pour savoir qui sera le plus fort, l'intimidation, le combat perpétuel". Les professeurs tyranniques, une sélection naturelle qui élimine les individus les plus faibles.
"Un hiver à Paris" c'est le roman d'un auteur passionné par les relations humaines qui nous dépeint la confusion des sentiments et la complexité des relations avec un réalisme bouleversant."
Une lettre d'une vieille connaissance reçue au retour de vacances dans les Landes, replonge Victor dans la mélancolie de ses années d'études littéraires à la capitale. Page après page, il nous attire avec lui à travers ce blizzard émotionnel où tout se bouscule, cet épisode charnière de la vie…
Dès son arrivée, le jeune provincial n'est pas à l'aise dans cette nouvelle vie :"D'emblée, j'ai compris que je n'avais pas les codes. Culturels, linguistiques,vestimentaires. Ce qui était bien, ce qui ne l'était pas." Loin de sa famille et de ses quelques amis, Victor se retrouve vite seul. Seul face au labeur, la compétition et sa férocité. Puis il y eut Mathieu. Des cigarettes échangées, quelques propos anodins, le frémissement d'une amitié, puis le drame. Un hurlement. " J'ai compris que ce souvenir reviendrait régulièrement au cours de mon existence lancinant". Surprenant et tellement évident à la fois. Un malentendu et voilà Victor devenu populaire. Parallèlement, le père de Mathieu se met à écumer les cafés environnants, l'esprit hanté de questions. Ils se rencontrent finalement et de là, se noue entre eux une étrange relation. Le besoin l'un de l'autre. Un père qu'il n'a jamais eu…
Ce roman illustre le monde impitoyable des classes préparatoires: "L'émulation qui tourne à la compétition, les cerfs qui se battent pour savoir qui sera le plus fort, l'intimidation, le combat perpétuel". Les professeurs tyranniques, une sélection naturelle qui élimine les individus les plus faibles.
"Un hiver à Paris" c'est le roman d'un auteur passionné par les relations humaines qui nous dépeint la confusion des sentiments et la complexité des relations avec un réalisme bouleversant."
2ème lauréat: Justine R., 2nde Lycée Saint-Elme, sur Charlotte de David Foenkinos
"Ce livre retrace la vie d’une artiste peintre juive et allemande pendant la Seconde Guerre Mondiale : Charlotte. La personnalité complexe de ce personnage principal, sa souffrance perpétuelle et son histoire dramatique m’ont touchée et émue. L’écriture, sous forme de phrases courtes qui vont sans cesse à la ligne, donne à ce roman un rythme soutenu et accentue l’émotion qui se dégage du texte, comme si l’auteur traduisait son trouble à travers ce type d’écriture. Telles des respirations, ces phrases courtes ont su me tenir en haleine tout le long de l’histoire.
Cette histoire, à la fois sombre et belle, explique la naissance de la vocation d’artiste de Charlotte. Sa peinture est son seul moyen d’expression, la seule issue à sa souffrance. Ayant grandi entourée des fantômes des disparus de sa famille (qui se sont suicidés), elle se place, malgré son mal-être et les drames qui l’entourent, du côté des survivants et refuse de se donner la mort. Ironiquement, elle sera déportée dans les camps de concentration et décédera à l’âge de 26 ans.
La passion qu’a l’auteur pour son héroïne transparaît tout au long du roman ; et il a réussi à me la transmettre."
Cette histoire, à la fois sombre et belle, explique la naissance de la vocation d’artiste de Charlotte. Sa peinture est son seul moyen d’expression, la seule issue à sa souffrance. Ayant grandi entourée des fantômes des disparus de sa famille (qui se sont suicidés), elle se place, malgré son mal-être et les drames qui l’entourent, du côté des survivants et refuse de se donner la mort. Ironiquement, elle sera déportée dans les camps de concentration et décédera à l’âge de 26 ans.
La passion qu’a l’auteur pour son héroïne transparaît tout au long du roman ; et il a réussi à me la transmettre."
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