Après la consécration rencontrée en 2010 avec la trilogie Rosalie Blum (Grand prix RTL BD et Prix révélation Angoulême), Camille Jourdy nous revient avec Juliette, jeune femme de retour dans la ville de son enfance.
Juliette s'est installée chez son père (Jean-Pierre), le jour elle déambule dans les rues et finit par retourner devant la maison où elle a vécu.
Peu bavarde, indécise, ne sachant dire le mal-être qui l'accompagne, Juliette se sent décalée. Sa famille lui paraît à mille lieux d'elle car, outre son père, sa grande sœur (Marylou) et sa mère (Claire) sont aussi (re)venues dans sa vie.
Camille Jourdy colore ses pages et, parfois, une double page orne le début d'un chapitre. D'autres fois une page lui suffit pour illustrer la tonalité de son histoire. Pour exemple, le très attendu concours de fléchettes au Tropical bar est représenté en un dessin qui, nous le saurons plus tard, infligera à Polux, le soupirant de Juliette, un accoutrement féminin puisqu'il aura ce soir-là perdu son pari. D'ailleurs il n'y a pas que Polux qui se déguise dans cette histoire, on découvrira l'arsenal de déguisements que détient "l'amant du jeudi" de Marylou (qui n'a pas de nom), scènes cocasses garanties.
Au final, Camille Jourdy excelle à dire beaucoup de chose par le dessin. Un petit chat effrayant des pigeons en se promenant sur un toit métaphorise Juliette au milieu des siens, son passage créant donc un beau remue-ménage.
Camille Jourdy aime la métaphore animale, le surgissement désopilant d'un caneton facilite sa relation avec Polux, cet homme qui lui ressemble et qui vit la même "dimension tragique" qu'ils ne se résolvent pas à appeler une dépression. Cette relation est LA très belle respiration, drôle et poétique, de Juliette.
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