vendredi 24 mai 2019

En Mai c’est Macé (Gérard) : 4ème (et dernier) épisode.




Le lundi 27 et le mardi 28 mai,
 La Librairie Générale d’Arcachon aura l’insigne honneur d’accueillir Gérard Macé en ses murs
 (le lundi à 17h)
puis à l’hôtel Ville d’Hiver (le mardi à 18h). 

Pour bien souligner l’événement exceptionnel de la présence les 27 et 28 mai prochains de Gérard Macé, nous allons reproduire chaque semaine (jusqu’à sa venue) des commentaires par lui-même à propos de son oeuvre, tirés du Cahier paru au Temps qu’il fait.




Cette semaine : Le goût de l'homme aux éditions Folio essais.

L'ethnographie, l'anthropologie sont des réservoirs de fables, une continuation de la mythologie dans le présent, après son interprétation dans l'Antiquité. Double exotisme, dans l'espace et dans le temps.
Le point de départ, c'est un doute à propos de Dieu d'eaux, le livre de Marcel Griaule que je n'ai suffisamment pu lire sans éprouver un grand malaise. Après m'être interrogé sur Ogotemmelli, l'informateur de Griaule, puis sur Griaule lui-même en Ethiopie (Le flambeur d'hommes ne plaide pas en sa faveur), il m'a semblé que le livre devenu fameux jusque chez les Dogons eux-mêmes, qui le récitent volontiers aux touristes, était une création mensongère, et l'illusion d'une totalité, parce que son auteur avait été pris d'une ambition littéraire qu'il n'était pas capable d'assumer. Se prenant pour Hésiode, il invente une mythologie qu'aucun Dogon n'a jamais eue en tête, au moins dans cette version. Il est vrai que nous avons fait la même chose avec la mythologie grecque, dont il ne nous vient pas suffisamment à l'esprit que c'est la notre.
Par constraste, la prudence de Dumézil expliquant patiemment des textes difficiles fait partie de son charme. Et quand il extrapole à propos d'une tradition indo-européenne, il sait qu'il prend un risque, il sait même que son invention est peut-être fallacieuse. Rien de mieux pour le suivre et lui faire confiance, d'autant que l'homme est présent dans ses textes si on a l'oreille un peu fine, et qu'un portrait se dégage peu à peu, surtout dans les notes des derniers volumes. De même, l'attention flottante de Pierre Clastres chez les Guayakis, son attente dont il sait qu'elle peut être infructueuse, lui évitent une attitude surplombante et le goût d'un savoir totalitaire.
Il est bien possible que ce triptyque forme une suite au Dernier des Egyptiens*.

* De Gérard Macé aux éditions Folio.



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