vendredi 23 novembre 2018

Le port des marins perdus de Teresa Radice et Stefano Turconi

Le port des marins perdus de Teresa Radice et Stefano Turconi aux éditions Glénat, 22 euros.Traduit de l'italien par Frédéric Brémaud.

Les lecteurs avertis reconnaitront les deux auteurs de cette Bande-Dessinée qui ont déjà fait l'objet d'un coup de cœur sur ce blog, pour Un amour minuscule. Dans ce dernier, nous suivions l'histoire d'un amour mis à l'épreuve par les guerres et les fantômes du passé.
Dans Le port des marins perdus, nous retrouvons cet densité de lecture au service d'une autre époque, celle des guerres napoléoniennes vues par le côté anglais, dans le domaine maritime. 

Alors qu' Abel, jeune homme aux traits lisses et innocents, se réveille sur une plage en ayant perdu la mémoire, il se remet très vite au travail en tant que mousse à bord du navire L'Explorer, au service du capitaine Roberts qui l'a pris sous son aile. Il se révèle au fil des jours très efficace malgré son jeune âge, doté de bons instincts de marin, solidaire avec ses compagnons, capable de jouer du violon comme personne, et même de faire tomber la pluie! Se posent alors les questions inévitables: qui était-il avant de perdre la mémoire?
Alors qu'il commence cette longue quête de soi sur la mer, il devra se confronter à la terre pour l'élucider. C'est à Plymouth que les marins posent le pied pour aller à la rencontre du monde, se ravitailler et profiter des plaisirs de la chair. C'est aussi pour Abel le moment de faire la rencontre de quatre femmes qui changeront sa vie à jamais: trois sont les filles d'un certain Abel Reynold Stevenson, la quatrième tient une sorte de maison close, et révèlera à Abel la clé du mystère lié à son existence.

La puissance du Port des marins perdus tient à cette richesse des relations humaines, qu'elles soient amicales, amoureuses, maternelles. L'accent du dessin est mis sur ces regards, ces non-dits, cette rage qui anime les personnages au moment où se scelle leur destin. Pour accompagner cette lecture, de nombreuses références à de la poésie et des chants plongent le lecteur dans une ambiance simplement géniale, faisant de cette Bande-Dessinée un ovni que les auteurs eux-mêmes appellent, à juste titre, "opéra graphique".


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