samedi 16 avril 2016

Les rêveries d'un gourmet solitaire de TANIGUCHI & KUSUMI

Les rêveries d'un gourmet solitaire de TANIGUCHI & KUSUMI aux éditions Casterman, 16,95 euros.

Si vous n'êtes jamais entré dans l'univers merveilleux de Jiro Taniguchi, voilà un excellent prétexte que ces rêveries "rousseauistes" qui servent de fil conducteur à cette bande dessinée pas comme les autres.

D'abord, glissons-nous dans les pas de cet homme qui, chez nous en France, fait irrésistiblement penser à l'un de nos hommes politiques les plus célèbres (le reconnaîtrez-vous ?).

Il s'agit d'un représentant de commerce qui, après avoir traité avec des clients un peu partout dans le Japon mais surtout à Tokyo, se trouve saisi, à la sortie d'un rendez-vous, par une soudaine fringale.
Comme dans beaucoup d'albums de Taniguchi, la ville de Tokyo est dessinée avec minutie d'un coup de crayon tendre et sentimental qui nous emporte dans les quartiers nippons à la recherche d'une gargote, d'un repère culinaire, un endroit calme pour manger seul et partir à l'aventure d'une dégustation d'un plat japonais ou coréen, un Oden en soupe (pot-au-feu), des nouilles chinoises, un ramen au porc, et qui se termine en apothéose dans un restaurant algérien, à Paris (et oui!) devant un couscous kebab auquel notre personnage se permettra d'ajouter un bol de riz parce qu'il est japonais tout de même.

Voilà le principe de ces rêveries composées de 13 chapitres, de 13 repas, de 13 univers qui vont de Shizuoka à Trottori via le dédale du restaurant universitaire de la porte rouge et d'une enclave péruvienne de Tokyo. Chaque étape se révèle comme une aventure, une expérience culinaire partagée intimement avec notre fin gourmet (qui ne se refuse rien).
Alors forcément, à un moment ou un autre, au détour d'un de ses commentaires (il n'est jamais déçu car ces adresses sont à chaque fois excellentes), il faut bien avouer que la faim, nous aussi, nous empoigne.

Pour finir, tout au long de ces expériences et pour chaque plat, surgit un dessin avec la description de sa composition. Le Japon entre ainsi chez vous par l'assiette et découvrir un pays par sa cuisine est une entrée directe dans sa culture. Arigato, sayonara!

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