samedi 9 février 2013

L'apiculture selon Samuel Beckett de Martin PAGE


Couverture

L'apiculture selon Samuel Beckett de Martin PAGE aux éditions de l’Olivier, 12 euros.

Au milieu des années 80, une improbable rencontre se produisit entre un jeune étudiant italien et le prix Nobel 1969, Samuel Beckett. Les deux hommes ne se connaissaient pas. Bien sûr, le grand écrivain, plus que l’étudiant, suscite l’intérêt du lecteur mais c’est par le journal tenu par ce dernier que Martin Page nous fait croire à cette relation.
Au fil des semaines, un voile se lève sur une des facettes les plus méconnus de Beckett : l’excentricité.
En effet, Beckett se plaignait d’être enfermé dans un rôle d’écrivain sérieux et austère, il regrettait par avance que ses futurs biographes ne lui offrent une postérité ennuyeuse et réductrice. Alors il décida, avec la complicité de son nouvel ami, de truffer son appartement d’objets iconoclastes, de signes fantaisistes qui désorienteraient la cohorte de chercheurs lancés, sitôt après sa mort, à la poursuite de la moindre trace susceptible d’éclairer l’œuvre de cet auteur réputé difficile.
Comme une ultime réjouissance et une dernière farce propres à contourner l’édification d’un mythe, Martin Page lance un regard amusé sur ce qui provoque de nos jours un enthousiasme démesuré pour des détails insignifiants. Ainsi, des cartons entiers censés constituer les archives personnelles de l’auteur vont s’envoler pour les Etats-Unis contenant des objets soigneusement choisis dans un supermarché la veille.
Mais l’apiculture direz-vous ? C’est Beckett lui-même qui l’incarne depuis le toit parisien de son appartement où il vient inspecter ses ruches dans une tenue spécifique et qui, une fois retirée, nous rend une image bien connue de Samuel Beckett affublé de cheveux longs, vêtu d’un kimono et arborant une expression hilare.

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