vendredi 25 octobre 2019

Almanach de Peter NADAS

Almanach de Peter NADAS aux éditions Phébus, 22 euros.
Evkonyv nous dit le titre original hongrois. Autrement dit, livre annuel agrémenté de conseils et de prévisions valables pour l’année à venir : Almanach. Ce livre de Peter Nadas, paru dans son pays en 1989, ne nous instruira plus d’évènements futurs. 

A sa lecture, nous comprendrons qu’il n’en avait aucune intention. Pourtant, Almanach est réparti en dix chapitres reprenant bon an mal an les douze mois de l’année. 
Le premier s’ouvre avec cette sentence : « Il ne pouvait en être autrement et c’était bien ainsi.»  Voilà pour février et mars. Pour les mois de juin et juillet nous aurons ceci : « Pour être amoureux fut ce une fois dans la vie, il faut d’abord avoir expérimenté quels sont ceux de nos sentiments qui ressemblent le plus à l’amour. » 

Oui, la profondeur du propos de Peter Nadas est véritable et lorsque son éditeur nous le présente nous sentons la consécration : « Né en 1942, Peter Nadas est considéré depuis Le livre des mémoires (1998), prix du meilleur livre étranger et Histoires parallèles (2012), comme l’un des plus grands romanciers d'aujourd’hui, auteur d’une oeuvre fascinante et complexe, encore partiellement traduite en français ». 

Pour les lecteurs attirés par l'oeuvre, Histoires parallèles ou encore Le livre des mémoires peuvent se lire après Almanach qui agira (ou pas) comme une découverte engageante du talent de Peter Nadas. Almanach peut être lu comme un recueil de nouvelles dont la progression est basée sur des souvenirs ou expériences qui sont clairement autobiographiques (à part celle qui remonte à l’époque romaine). 

Que ce soit le regard - comme on surprend un voleur - d'une voisine à sa fenêtre ou d'un coureur décrivant ses sensations à la tombée du jour, de l'enjeu capital et matinal qui découle d'une nuit passionnelle à Budapest ou d'une urgence vitale bien que burlesque dans les toilettes d'une gare, les scènes tirées d’Almanach nous concernent au premier chef par le sens de leur mise en scène et du suspense qui en découle. 
Peter Nadas maintient une tension de lecture qui parait infinie. Les situations exposées dans un temps diffracté nous emportent vers une littérature du sentiment que l'on peut comparer en France à celle de Marcel Proust.

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