samedi 12 mai 2012

Royal Romance de François WEYERGANS

Royal Romance de François WEYERGANS aux éditions Julliard, 19 euros.




Pourquoi suis-je tenté d’affirmer qu’au bout de cinquante pages d’un roman de François Weyergans, celui-ci est mon écrivain préféré ? Je me rétracterai bien évidemment après en avoir lu cinquante autres mais il n’empêche que la tentation demeure et je suis persuadé qu’il en va pour d’autres autant que pour moi. François Weyergans « emballe » avec la même facilité ses lecteurs que les femmes dans Royal Romance. Ce n’est pas rien.

Ce roman d’ailleurs est une déclaration superbe, bien que tardive, à une femme, disons-le franchement, inouïe. Justine, puisqu’il s’agit d’elle, est une héroïne absolue et absolument moderne rencontrée à Montréal par Daniel Flamm, un double parmi d’autres de François Weyergans, pas franchement sympathique en tant qu’écrivain bourgeois logé par les unes (sa sœur, par exemple) et nourri (et loger encore !) par les autres (sa femme).

Oui, Paul Flamm empile les maîtresses, Justine ne trouvant sa place qu’avec un acharnement de chaque instant, lettres, messages, enregistrements sur bandes magnétiques qui prouveraient l’authenticité d’un amour mis à distance (Montréal-Paris).

Inutile de dévoiler la dramaturgie en acte, l’accablement généralisé qui va s’inviter d’autorité jusqu’à la fin du livre qui pourtant allait gaiement jusque-là. Justine est en soi un canon de la littérature, une étude pour l’avenir tel que Flamm justement l’éprouvera jusqu’aux larmes. Flamm étant à sa façon un héros lui aussi, mais un héros coupable et non culpabilisant.

Alors François Weyergans est-il redevenu mon écrivain préféré parvenu au bout des cent dernières autres pages de Royal Romance ? La réponse ne regarde que moi après tout, mon influence n’étant absolument pas nécessaire pour faire reconnaître le talent de ce romancier déjà maintes fois cité.

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