La Librairie Générale vous invite autour d'un café à venir parler de votre coup de cœur de toujours, celui que vous offrez à tous vos proches, ou votre dernière découverte littéraire. Nous vous attendons pour partager un moment convivial pendant lequel vous pourrez nous dire deux mots (ou plus) sur un essai, un roman, un témoignage, de la poésie... tous les thèmes sont les bienvenus et les spectateurs aussi!
vendredi 31 mai 2019
Le zoo de Rome de Pascal Janovjak
Le zoo de Rome de Pascal Janovjak aux éditions Actes Sud, 19.80euros
Lorsque Giovanna pénètre pour la première fois dans le zoo de Rome, elle s'y perd. Les chemins sinueux qui le serpentent et une sensation étrange qu'on la regarde en permanence la font tourner en rond. Nous sommes en 1994, et cela est d'autant plus dommage pour elle qu'elle s'apprête à prendre possession des lieux, fraîchement nommée nouvelle directrice de la communication du zoo.
Même si elle parvient finalement à trouver son chemin (après y avoir rencontré par hasard l'homme qui occupera ensuite toutes ses pensées) , elle sent surtout que cette tâche ne sera pas facile: le zoo est fragilisé, au bord de la faillite.
Surtout, le zoo de Rome a une Histoire aussi riche que bancale. Retour en 1911, à sa création: le projet commence de manière catastrophique, avec cette obsession permanente de "donner du spectacle", quitte à avoir l'idée douteuse d'y implanter des hommes pour animer ce qui s'apparente à un vulgaire cirque. Le zoo ferme ses portes peu de temps après.
Entre 1911 et nos jours, Pascal Janovjak prend pour toile de fond ce zoo comme emblème de toute l'Histoire de l'Italie. Changeant en permanence de gérants, architectes, investisseurs publics ou privés, visées commerciales, le zoo de Rome accueille tous les aléas, lubies et manies de la nature humaine lorsqu'elle est soumise aux pressions politiques et à la loi du divertissement.
Dans un style empreint d'humour et de poésie, l'auteur alterne des anecdotes sur la véritable Histoire du zoo, et la fiction autour du personnage de Giovanna, italienne sensible et touchante. Son regard sur ces hectares remplis d'animaux venant du monde entier nous invite à nous voir, nous, visiteurs, avec un recul nécessaire.
Détox de Jim et Antonin Gallo
Détox de Jim et Antonin Gallo aux éditions Grand Angle, 16.90euros
"J'ai passé toute la journée comme une bouse, allongé à regarder les arbres... des arbres, des cons d'arbres encore et encore, pour soi-disant me détoxifier des lignes rectilignes de la ville, comme ils disent...[...] Je ne connais rien au processus de méditation, j'accepte d'être aidé mais ne me laissez pas seul, bande de brêles! [...] Je m'emmerde horriblement avec vos arbres... J'aime pas leur silence... J'aime pas qu'ils me jugent..."
A la lecture de Détox survient la question fatale: serions-nous prêts à décrocher totalement de notre téléphone portable et notre connexion internet? Bien sûr, diront certains. Pour Mathias, parisien, homme d'affaire dont la vie ressemble aux TGV que l'on voit passer à gros fracas, sa vie se résume à son travail. Toujours à calculer, entreprendre, séduire pour avancer. L'argent fait son bonheur... jusqu'à ce que sa secrétaire décède à la suite d'un accident vasculaire cérébral. L’électrochoc que cela lui procure lui rappelle l'évocation d'un stage "détox" qu'on lui a glissé dans une conversation lors d'une soirée au restaurant. Ni une ni deux, suivant la lueur du désespoir, le voilà au beau milieu des arbres, seul, livré à son pire ennemi: lui-même.
Un premier tome très réussi et drôle sur les déviances de nos sociétés ultra-connectées, dans lesquelles abondent les besoins de déconnexion. Le décalage entre ces deux modes de vie (suractif et zen) provoque un cataclysme en la personne de Mathias, parfait exemple de l'absurdité des hommes. Le deuxième tome est donc, d'ors et déjà, très attendu!
J'aime qu'on m'aime : une aventure de Pop le chien
J'aime qu'on m'aime : une aventure de Pop le chien de Emma Chichester Clark aux éditions Albin Michel Jeunesse, collection Panda Poche, 5.50euros
Pop le Chien croque la vie à pleins crocs, adore qu'on s'occupe de lui, qu'on le caresse et qu'on lui dise qu'il est un bon chien. Mais comme tous les chiens, et comme tous les humains, il ne peut absolument pas s'empêcher de faire quelques bêtises. Des petites, pas très graves, mais aussi des grosses! Ne pas résister à l'appel du copain qui l'invite à se baigner dans le bassin du parc, se languir devant une glace et insister jusqu'à ce qu'il l'ait au fond du gosier, se défouler en déchirant un coussin pour en faire voler toutes ses plumes, autant d'exemples qui font de lui un "vilain chien", selon les dires de ses maîtres et de ses petits voisins.
Mais si ses maîtres le punissent, est ce qu'ils arrêtent de l'aimer? Voilà une question à laquelle se proposent de répondre ces quelques pages pleines d'humour et de tendresse. Un sujet qui est au cœur des préoccupations de chaque enfant, et qui nous accompagne tout au long de notre vie.
A partir de 3 ans.
vendredi 24 mai 2019
En Mai c’est Macé (Gérard) : 4ème (et dernier) épisode.
Le lundi 27 et le mardi 28 mai,
La Librairie Générale d’Arcachon aura l’insigne honneur d’accueillir Gérard Macé en ses murs
(le lundi à 17h)
puis à l’hôtel Ville d’Hiver (le mardi à 18h).
Pour bien souligner l’événement exceptionnel de la présence les 27 et 28 mai prochains de Gérard Macé, nous allons reproduire chaque semaine (jusqu’à sa venue) des commentaires par lui-même à propos de son oeuvre, tirés du Cahier paru au Temps qu’il fait.
Cette semaine : Le goût de l'homme aux éditions Folio essais.
L'ethnographie, l'anthropologie sont des réservoirs de fables, une continuation de la mythologie dans le présent, après son interprétation dans l'Antiquité. Double exotisme, dans l'espace et dans le temps.
Le point de départ, c'est un doute à propos de Dieu d'eaux, le livre de Marcel Griaule que je n'ai suffisamment pu lire sans éprouver un grand malaise. Après m'être interrogé sur Ogotemmelli, l'informateur de Griaule, puis sur Griaule lui-même en Ethiopie (Le flambeur d'hommes ne plaide pas en sa faveur), il m'a semblé que le livre devenu fameux jusque chez les Dogons eux-mêmes, qui le récitent volontiers aux touristes, était une création mensongère, et l'illusion d'une totalité, parce que son auteur avait été pris d'une ambition littéraire qu'il n'était pas capable d'assumer. Se prenant pour Hésiode, il invente une mythologie qu'aucun Dogon n'a jamais eue en tête, au moins dans cette version. Il est vrai que nous avons fait la même chose avec la mythologie grecque, dont il ne nous vient pas suffisamment à l'esprit que c'est la notre.
Par constraste, la prudence de Dumézil expliquant patiemment des textes difficiles fait partie de son charme. Et quand il extrapole à propos d'une tradition indo-européenne, il sait qu'il prend un risque, il sait même que son invention est peut-être fallacieuse. Rien de mieux pour le suivre et lui faire confiance, d'autant que l'homme est présent dans ses textes si on a l'oreille un peu fine, et qu'un portrait se dégage peu à peu, surtout dans les notes des derniers volumes. De même, l'attention flottante de Pierre Clastres chez les Guayakis, son attente dont il sait qu'elle peut être infructueuse, lui évitent une attitude surplombante et le goût d'un savoir totalitaire.
Il est bien possible que ce triptyque forme une suite au Dernier des Egyptiens*.
* De Gérard Macé aux éditions Folio.
Comme un chef de Benoît PEETERS et Aurélia AURITA
Comme un chef de Benoît PEETERS et Aurélia AURITA aux éditions Casterman, 18,95 euros.
De leur belle et exigeante collection Ecritures, les éditions Casterman ont sorti (en 2018) Comme un chef qui retrace la jeunesse de l’auteur Benoît Peeters dessinée par Aurélia Aurita.
Né en France mais enfant bruxellois, ce brillant élève, se révèle passionné de cuisine. Dès son retour à Paris où il est admis en Hypokhâgne (à Louis-le-Grand) Benoît Peeters est bien décidé à profiter de la cuisine française qui fait alors sa mue avec quelques nouveaux chefs (les frères Troisgros, Alain Senderens, Michel Guérard…) qu’encenseront les fondateurs d’un guide désormais célèbre, Henri Gault et Christian Millau.
L’arrivée de Benoît Peeters en 1974 coïncide avec cette révolution des palais baptisée "nouvelle cuisine". L'auteur retrace cette odyssée culinaire où ses souvenirs réactivent la fraîcheur et la désinvolture des années soixante-dix.
Mais ce parfum d’histoire est d'abord une passionnante défense d’un art et de ses artistes que Benoît Peeters a côtoyés de près sans parvenir pour autant à en faire son métier. Pourtant, il fut un talentueux cuisinier et le demeure encore sauf que les voies du destin lui ont ouvert les portes de la célébrité via la Bande Dessinée et sa légendaire coopération avec François Schuiten pour Les Cités Obscures. Auparavant, il avait écrit des romans, des essais après avoir obtenu sa licence de philosophie.
L’autobiographie Comme un chef aborde tous les aspects de la vie du jeune Benoît. Ces coulisses ne contredisent en rien son parcours, pas plus que l’élaboration des plats qu’il destine désormais à ses amis, quitte à ne pas abandonner les fourneaux car une cuisson demande souvent une surveillance attentive.
C'était pour de faux! de Maxime Derouen
C'était pour de faux! de Maxime Derouen aux éditions Grasset Jeunesse, 14.90euros
Si un de vos enfants se met à tirer la capuche d'un camarade de classe, pas de panique, le maître ou la maîtresse est là. Il ou elle saura mettre de l'ordre, expliquer au coupable qu'il est dangereux et interdit de le faire, le punir si celui-ci se montre insolent, et l'embrouille sera vite réglée et rangée dans les affaires classées secrètes de l'école.
Seulement voilà, à l'école de Sophie la girafe et Bruno le crocodile, rien ne se passe comme prévu. Sophie accuse Bruno de lui avoir tiré la capuche, ce à quoi Bruno rétorque à la maîtresse: "C'était pour de faux!"
Pour de faux? sous-entendrait qu'il existe une façon de tirer une capuche innocemment, en faisant semblant? Il faut, pour résoudre cette question, faire appel à tous les animaux et tous les experts qui se lancent alors dans un véritable casse-tête. Le règlement intérieur de l'école ne répond qu'à la question du tirage de capuche pour de vrai. Le président de la république, quant à lui, capitule devant cette controverse.
La pagaille et la bagarre ne tarderont pas à prendre le relais...
A travers des dialogues et une histoire tout aussi drôles qu'intelligents, Maxime Derouen soulève la question de l'importance d'être sincère et le courage d'avouer ses fautes. Une lecture jubilatoire à lire à tous les enfants auxquels le mensonge peut apparaître parfois comme un refuge, mais aussi à tous les autres!
A partir de 4 ans.
vendredi 17 mai 2019
Dédicace de BRUNO BOUZOUNIE lauréat du prix Femme Actuelle 2019
Dédicace de BRUNO BOUZOUNIE, lauréat du prix Femme Actuelle 2019 samedi 18 mai de 16h à 18h30
"Avril 1992. Les membres inférieurs d’un corps sont retrouvés dans le
centre ville de Bordeaux. Le seul signalement auquel la police peut se
référer est celui d’un homme à la stature hors du commun. Sur fond de
rite païen et de légende arthurienne, un jeune lieutenant de police,
Damien Sarde, qui vient d’intégrer la PJ, plonge au cœur de sa première
enquête. Le criminel va restituer au fil des jours les morceaux du
cadavre inconnu, autant de pièces macabres au service d’un puzzle
machiavélique. Avec l’aide d’une universitaire québecoise, Damien Sarde
découvre peu à peu le rapport entre le meurtre et son passé. Un passé
qui, en refaisant surface, va se transformer en cauchemar..."
En Mai c’est Macé (Gérard) : 3ème épisode.
Le lundi 27 et le mardi 28 mai,
La Librairie Générale d’Arcachon aura l’insigne honneur d’accueillir Gérard Macé en ses murs
(le lundi à 17h)
puis à l’hôtel Ville d’Hiver (le mardi à 18h).
Pour bien souligner l’événement exceptionnel de la présence les 27 et 28 mai prochains de Gérard Macé, nous allons reproduire chaque semaine (jusqu’à sa venue) des commentaires par lui-même à propos de son oeuvre, tirés du Cahier paru au Temps qu’il fait.
Cette semaine : Le manteau de Fortuny aux éditions Le Bruit du temps.
"J'ai attendu longtemps avant de lire la Recherche. Je veux dire intégralement, et de la première à la dernière ligne. J'ai profité d'un début d'été propice, et j'ai mis deux mois pendant lesquels j'ai vécu avec Proust et ses personnages, mais plus encore dans un état second, entre l'enchantement et l'hypnose. C'est sans aucun doute ma plus grande expérience de lecteur, et je me souviens de mon inquiétude au fur et à mesure que je m'avançais vers la fin. Que faire après, comment vivre (et pas seulement lire) sans cette intensité, sans cette profondeur, sans se consacrer à l'essentiel, bercé par la voix du narrateur ?
La réponse est venue des mois plus tard, quand j'ai retrouvé le nom de Fortuny dans un guide de Venise. Je n'avais pas prêté attention à ce nom pendant ma lecture, mais il revenait comme un détail révélateur, et comme un sésame, qui me permettait de préparer un voyage, mais surtout de reparcourir la Recherche en entier. Son esthétique, ses couleurs orientales, les corps absents d'Esther et de Shéhérazade, et la métaphore même du manuscrit, que Proust a lui-même comparé à une robe. Avec les fameuses "paperoles", il ressemble d'ailleurs à ce qu'on appelle un "patron" en couture.
Du même coup je découvrais l'importance des étoffes pour ma propre sensibilité, ce qui est beaucoup plus qu'un bénéfice secondaire."
Au pays qui te ressemble de Lisa GINZBURG
Fille du célèbre historien Carlo Ginzburg, Lisa - que les éditions Verdier traduisent pour la première fois- est peut-être la protagoniste de cette histoire d’amour.
Les lieux parisiens où évoluent les amoureux sont nommés avec précision tout comme ceux du Brésil. Il y a aussi Birmingham, l’Italie et d’autres pays encore mais les noms brésiliens semblent, eux, avoir été maquillés comme pour souligner que si tout cela a vraiment été vécu, il fallait en effacer les traces, les rendre anonymes ou incertaines, transformer les noms de tout ce qui s’est déroulé là-bas et qui représente la plus grande partie de cette histoire.
Le quartier est baptisé Pedra Forte, c’est là que Ramos vient se ressourcer dès qu’il le peut, dès que son travail qui le propulse régulièrement en Europe le lui permet.
La narratrice éperdument amoureuse de Ramos est une documentaliste italienne qui réalise des films depuis Paris où elle réside désormais. C’est donc sa reconstitution que nous lisons, d’un amour qui aura duré dix ans. Ramos est devenu son mari, non sans difficultés. Il est beau, sa personnalité attire à lui maints admirateurs et maintes admiratrices dès lors qu’il dispense son savoir du Candomble, religion afro-brésilienne.
L’étrangeté de l’amour entre Ramos et la narratrice tient à ce constant éloignement qui aiguise leur désir mais fondu dans une frustration complexe dès lors qu’ils se retrouvent à Paris ou Pedra Forte. Les voyages au Brésil sont les plus éprouvants, l’intimité avec Ramos est impossible, le Brésil n’est pour lui que prétexte à des fêtes avec sa famille et ses amis et surtout noyées dans une consommation excessive d’alcool.
La ligne de sang de Doa et Douay
La ligne de sang de Doa et Douay aux éditions Les Arènes BD, 20 euros
Les polars de Doa ne font pas dans la dentelle, et l'adaptation en bande-dessinée d'un de ses romans les plus noirs La ligne de sang (disponible en folio) promettait de tenir en haleine. C'est simple: il est impossible de lâcher l'intrigue tant elle est aussi complexe que parfaitement amenée.
C'est sur un banal accident de moto à Lyon que s'ouvre l'enquête de Marc Launay et Pricille Mer. La victime, Paul Grieux, est amenée à l'hôpital, mais personne ne vient à son chevet. C'est lorsque les enquêteurs souhaitent prévenir sa petite copine (dont ils trouvent une photo dans ses vêtements), qu'ils ne trouvent pas sa trace non plus. L'ambiance mystique et lugubre autour du personnage de Paul Grieux les amène à creuser autour de son passé, ses relations et ses pratiques douteuses...
Âmes sensibles s'abstenir, ce polar est un véritable tour de force et le mystère reste complet jusqu'à la dernière page.
Marc est devenu un chat de Luca Tortolini et Valéria Suria
Marc est devenu un chat de Luca Tortolini et Valéria Suria aux éditions Notari, 14 euros
C'est une métamorphose un peu bizarre qui attend Marc à son réveil: il est devenu un chat! Un petit chat bleuté aux grandes oreilles, qui n'a d'autres envies que d'explorer cette nouvelle vie.
Alors qu'il doit rejoindre sa maman qui a soigneusement préparé le petit déjeuner, il s'enfuit par la fenêtre pour rejoindre ses semblables. Justement, une horde de chats se rue vers le port à la recherche de poisson frais à déguster. C'est le début d'une grande aventure pour Marc, à la croisée de tous les dangers.
Est-on mieux dans le cocon de sa maison ou dehors à vivre de nouvelles aventures? C'est cette question essentielle au développement des enfants que pose cet album magnifiquement illustré. Un dessin doux et percutant accompagnent le périple de Marc, entre rêve et réalité.
A partir de 3 ans.
Pour consulter les excellents ouvrages de la maison d'édition Notari, c'est ici
vendredi 10 mai 2019
Dédicace de Jean-Pierre Castelain samedi 11 mai à partir de 10h30
"Aimeric de Puivert, le talentueux troubadour adulé par tout le peuple
du pays d’Oc, se voit confier une mission sacrée : préserver, en les
cachant, les Tables de la Loi Cathare. Il va y parvenir, à la grande
colère des religieux de Rome et au prix de sa vie, en pleine Croisade
anti-hérétique, en pleine conquête du Sud par le Nord. Juste avant sa
mort, Aimeric réussit à transmettre le précieux manuscrit. La mission
sacrée continue…
Les successeurs pourront-ils, eux aussi, dans un
contexte d’entente entre l’Église Catholique et les rois de France,
préserver le document sacré d’une menace nouvelle, autrement plus
sournoise et plus efficace que des batailles et des bûchers meurtriers,
l’Inquisition ?
Jean-Pierre Castelain nous promène à travers 120
ans d’Histoire de notre Sud-Ouest et des comtés de Toulouse aux XIIe et
XIIIe siècles. Il nous fait découvrir et aimer cette terre de tolérance,
ses hommes, leurs métiers, et dame Nature, tous façonnés par Dieu, par
le soleil et le vent… Avec, inévitablement, son lot d’histoires d’amour.
Cent vingt ans d’Histoire de notre Sud-Ouest".
Sombre avec moi de Chris BROOKMYRE
Sombre avec moi de Chris Brookmyre aux éditions Anne-Marie Metailié, traduit de l'anglais (Ecosse) par Céline Schwaller, 22euros
Diana Jager s'adresse directement au lecteur: tout porte à croire qu'elle a tué son mari, mais elle nous invite, dès le début de ce polar captivant, à découvrir son histoire avant de la juger. C'est justement sur son procès que s'ouvre cette énigme: comment une femme comme elle, respectée car exerçant un métier sérieux et méthodique - chirurgien - a t-elle pu en arriver là?
C'est de cette profession que Chris Brookmyre s'amuse à tirer tout le paradoxe: le nombre d'années d'études, l'abondance d'heures effectuées lors de son service, la capacité de self control pour opérer chaque patient, et surtout, la place d'une femme dans une profession à dominante masculine. Pas de place, ou très peu, pour construire une vie affective.
Diana Jager occupe le peu de son temps libre à un blog qu'elle a créé, dont l'objet est justement de dénoncer les discriminations dont sont victimes les femmes dans le milieu, en citant des exemples dans son propre service, sans jamais nommer qui que ce soit, bien entendu.
Il est évident aussi qu'une personne chercherait à la démasquer et la dénoncer. La réputation de Diana Jager s'effrite, et elle est obligée de quitter son poste pour un autre, tout au nord de l' Ecosse, à Inverness.
Inverness où elle se fera rattraper par ce passé sulfureux. Inverness où, contre toute attente, elle trouvera l'homme de sa vie.
Pour juger cette femme, nous nous fierons à ceux qui l'ont connue de très loin, car Diana n'a jamais été du genre à se créer des amitiés. A commencer par sa belle-sœur, Lucie, qui suite à la disparition de son frère (Peter Elphinstone, le mari de Diana) cherchera à l'accuser du meurtre. Nous aurons aussi le point de vue des deux policiers qui sont venus annoncer à Diana la mort de son mari, faisant face à cette extrême froideur suspecte.
Enfin et surtout, nous suivrons l'enquête de Jack Parlabane, journaliste dont la réputation est aussi clairement amputée, qui a fort à faire pour interviewer tous les protagonistes qui ont un avis sur Diana. La personnalité attachante et drôle de Jack Parlabane nous amène, en même temps que le récit de Diana, à passer du comique au tragique avec une facilité qui est due au grand talent de l'auteur. Il en revient à vous, lecteur, de dénouer tous ces fils pour arriver à la fin de ce polar tant imprévisible que désormais incontournable!
En Mai c’est Macé (Gérard) : 2ème épisode.
Le lundi 27 et le mardi 28 mai,
La Librairie Générale d’Arcachon aura l’insigne honneur d’accueillir Gérard Macé en ses murs (le lundi à 17h)
puis à l’hôtel Ville d’Hiver (le mardi à 18h).
Pour bien souligner l’événement exceptionnel de la présence les 27 et 28 mai prochains de Gérard Macé, nous allons reproduire chaque semaine (jusqu’à sa venue) des commentaires par lui-même à propos de son oeuvre, tirés du Cahier paru au Temps qu’il fait.
Cette semaine : Rome éphémère aux éditions Arléa.
"J'ai été privé d'études classiques, mais puisque je ne pouvais entrer par la porte, je suis entré par la fenêtre.
Je m'explique : un instituteur à la fin de l'école primaire, par préjugé social (j'en ai le souvenir vif et cuisant) m'a orienté en moderne, dans le lycée de banlieue où j'ai fait mes études. Mais cet homme dont je n'ai pas oublié le nom m'a rendu service. Grâce à lui, la mythologie et tout ce qui avait trait à l'Antiquité, le lointain temporel et plus tard le lointain dans l'espace, sont devenus des sujets de rêverie, plutôt que des objets de connaissance.
De ce point de vue, Rome a beaucoup compté. J'y suis allé une première fois en 1970, à la découverte du baroque (je n'ai même pas mis les pieds au Forum), et particulièrement sur les traces du Bernin et de Borromini. Puis j'ai eu la chance d'y vivre, de 1973 à 1977, à la Villa Médicis.
C'est plus tard que j'ai écrit sur le Bernin, Borromini et Piranèse (dont Fellini, par exemple, est un merveilleux continuateur), car il fallait que j'éprouve le besoin de retrouver cette réalité vécue, mais nimbée par l'aura du souvenir. D'où sans doute la première phrase : "A Rome on ne fait jamais que revenir"."
Quand tu viens me voir ? de Charles BERBERIAN
Quand tu viens me voir ? de Charles BERBERIAN aux éditions L’association, 17 euros.
Aux amateurs de croquis, de dessins « sur le vif », aux dessinateurs compulsifs de la nature humaine ou des paysages marins, le recueil de Charles Berberian suscitera un intérêt certain.
Pour un lecteur plus neutre, la lecture de Quand tu viens me voir? représente la curieuse expérience d’un regard porté sur la société dite de loisirs.
Charles Berberian est venu à Fréjus en 1993 après que ses parents s’y sont installés. Son aversion pour le lieu s’est transmuée en une observation attentive de ses habitants, de leurs attitudes estivales puis (avec le temps) automnales.
Une multitude de croquis s’est empilée au fil de ses séjours qui sont quelquefois datés et qui finissent en 2018.
Les quelques légendes qui accompagnent les dessins sont succinctes, elles interviennent comme une information stricte qui dissimule des affects bien visibles.
Une somme d’inconnus parcourt majoritairement les pages avec son lot de solitude, de désarroi, de désœuvrement saisi par Berberian à l’aide d’un stylo bille ou d’un feutre. Le décor lui-même dénote le caractère insignifiant et pourtant opulent des lieux. Ce pourrait être à n’importe quel endroit au bord de la mer, les comportements y sont les mêmes, le terme « vacances » résonne de la même manière et les gens prennent les mêmes poses, indistinctes.
Charles Berberian ajoute cependant à son étude sociologique, l’épreuve du temps qui secoue sa propre vie et surtout celle de ses parents qui vont disparaître l’un et l’autre au bout des quinze années rassemblées dans ce livre.
Une émotion particulière s’impose lorsque le dessinateur ne cesse de faire le portrait de sa mère. Quand tu viens me voir ? est l’un des derniers messages que celle-ci adresse à son fils. Un message universel à l’instar de ce beau et complexe recueil.
Mamilou de Marie ZIMMER et Morgane DAVID
Mamilou de Marie ZIMMER et Morgane DAVID aux éditions Kilowatt, 7.30euros
La grand-mère d'Annabelle, alias "Mamilou", a quatre-vingts ans. Lorsqu'il est question de la placer dans une maison de retraite, Annabelle, aidée de son ami Léo, organise un plan pour la cacher!
La collection "kapoches" des éditions Kilowatt frappe de nouveau très justement: une fois de plus elle met en scène des enfants qui posent les bonnes questions sur la vie, et qui n'hésitent pas, pour y répondre, à remettre en cause les tabous et idées préconçues des adultes.
C'est ce que fera Annabelle en écoutant son cœur pour défendre sa grand-mère, montrant ainsi à son père qu'il y a toujours une solution.
Pour découvrir la collection, c'est ici
vendredi 3 mai 2019
La Plage aux écrivains avec Jean-Luc AUBARBIER, Guy RECHENMANN et Nicolas BOUZOU
Le code Télémaque de Jean-Luc AUBARBIER aux éditions City, 18,50 euros.
"Les Illuminati, tels que les imagine Dan Brown dans Anges et Démons, sont bien une invention de l'auteur. Devant l'insuccès de son roman, il publie en 2003 Da Vinci Code, où il développe tout un mystère (autour de Marie-Madeleine et Jésus). Sa traduction en français (après la fin de mon roman) lui assure une gloire mondiale. Aussitôt naissent d'innombrables mouvements se réclamant des Iluminati. Les dérives religieuses et racistes que je décris aux Etats-Unis sont bien réelles. Elles semblent prendre de plus en plus d'ampleur dans le monde entier, comme si un destin inéluctable poussait les hommes à vouloir se détruire. Faudrait-il pourtant croire à la prédestination ?"
"Nouvelles en quête d'Hauteur. Peut-être en recherche d'altitude aussi car allez savoir où se niche ce fichu jardin d’Éden. Dans quelle dimension ? Cinquième, sixième ? En tout cas dans une dimension où l'espace joue un rôle et vous ne soupçonnez pas les surprises cachées dans les replis d'un imaginaire."
Sagesse et folie du monde qui vient de Nicolas Bouzou et Luc Ferry aux éditions XO, 21.90euros
"Pourquoi tant d’intellectuels se complaisent-ils dans cette joie mauvaise qu’est le pessimisme ?
Pourquoi ne voit-on plus les progrès considérables accomplis par nos sociétés en termes d’espérance de vie, de santé, de conditions de travail ?
Pourquoi avons-nous peur de la troisième révolution industrielle – cette convergence spectaculaire de l’intelligence artificielle, de l’informatique et de la robotique ?
Pourquoi nous laissons-nous envahir par les scénarios catastrophe, les théories complotistes, les fausses nouvelles ?
Pourquoi ne croit-on plus en l’Europe ?
Pourquoi un tel manque de confiance dans l’avenir ?
Pourquoi ne voit-on plus les progrès considérables accomplis par nos sociétés en termes d’espérance de vie, de santé, de conditions de travail ?
Pourquoi avons-nous peur de la troisième révolution industrielle – cette convergence spectaculaire de l’intelligence artificielle, de l’informatique et de la robotique ?
Pourquoi nous laissons-nous envahir par les scénarios catastrophe, les théories complotistes, les fausses nouvelles ?
Pourquoi ne croit-on plus en l’Europe ?
Pourquoi un tel manque de confiance dans l’avenir ?
Dans ce livre événement, le philosophe Luc Ferry et l’économiste Nicolas Bouzou répondent à ces questions qui nous concernent tous, nous et nos enfants.
Ils unissent leurs voix pour appréhender le monde qui vient, et énoncer les conditions qui permettront à la sagesse de l’emporter sur la folie.
Ils nous exhortent à ne pas céder au pessimisme ambiant et à relever avec courage et lucidité les nouveaux défis du XXIe siècle."
Ils unissent leurs voix pour appréhender le monde qui vient, et énoncer les conditions qui permettront à la sagesse de l’emporter sur la folie.
Ils nous exhortent à ne pas céder au pessimisme ambiant et à relever avec courage et lucidité les nouveaux défis du XXIe siècle."
En Mai c’est Macé (Gérard) : 1er épisode.
Le lundi 27 et le mardi 28 mai, La Librairie Générale d’Arcachon aura l’insigne honneur d’accueillir Gérard Macé en ses murs (le lundi à 17h) puis à l’Hôtel Ville d’Hiver (le mardi à 18h).
Une actualité certaine entoure cet auteur qui voit rassembler chez Gallimard les trois tomes de Colportages (avec des ajouts) qu’il avait publiés il y une vingtaine d’années, ainsi qu’un cahier (Les mondes de Gérard Macé, actes d’un colloque lui étant consacré et ayant eu lieu à l’université Grenoble Alpes en 2016) sorti en octobre dernier chez l’éditeur bazadais Le temps qu’il fait (en collaboration avec Le bruit du temps).
Il y a aussi eu le passage en poche du Goût de l’homme en Folio essais et chez Arléa un titre de 1983 alors intitulé Rome ou le firmament (réédité au Temps qu’il fait en 2006) réimprimé sous le titre de Rome, ville éphémère.
Soit quatre titres de Gérard Macé, ou sur son oeuvre.
Ces circonstances très favorables qui nous ont permis d’attirer ce grand écrivain jusqu’à Arcachon représentent une chance inouïe pour ceux qui se préoccupent de littérature et de poésie.
Pour bien souligner l’événement exceptionnel de la présence les 27 et 28 mai prochains de Gérard Macé, nous allons reproduire chaque semaine (jusqu’à sa venue) des commentaires par lui-même à propos de son oeuvre, tirés du Cahier paru au Temps qu’il fait.
C’est avec le recueil Bois dormant que nous commençons ce tour d’horizon.
"Mes trois premiers livres (Le jardin des langues (1974), Les balcons de Babel (1977), Bois dormants (1983)) forment une suite de poèmes en prose, je les ai d’ailleurs regroupés dans la collection Poésie/Gallimard.
Je les vois aujourd’hui comme une traversée du chaos linguistique de l’enfance, et du ruban sonore qu’est le langage…
Le jardin des langues : Le titre me vient du jardin des Plantes, que je fréquentais quand j’habitais à côté. J’ai été fasciné par le parterre d’étiquettes à certains endroits, par l’illusion d’un langage en pleine terre qui m’a fait revivre la séparation entre nature et culture, mais aussi leurs inévitables correspondances…
Les balcons de Babel : Le titre doit beaucoup au célèbre tableau de Breughel, mais aussi au balbutiement, voire au babil de l’enfance. Le livre est conçu comme une longue parenthèse, avec un prologue et un épilogue dans une prose régulière (et ponctuée), alors que le centre est fait de parenthèses qui s’ouvrent dans la parenthèse, comme « Le jardin des langues », forme qui marque la dérive du monologue intérieur, et les dérives de l’association.
Bois dormant : Le titre m’est venu devant une oeuvre de Markus Raetz, qui représente à l’aide de branches mortes et de brindilles le visage d’une femme endormie. Il s’est imposé vers la fin de l’écriture, donnant son unité à l’ensemble, en l’orientant vers l’univers des contes ou du moins ce qu’il devient dans l’esprit d’un adulte, et dans l’écriture poétique."
Hulot domino de David Merveille d'après Jacques Tati
Hulot domino de David Merveille d'après Jacques Tati aux éditions du Rouergue, 17euros
L'univers génial de Jacques Tati que l'on regrette tant se prolonge ici dans les ouvrages de David Merveille, qui peuvent aussi bien plaire aux enfants qu'aux adultes. Ce personnage drôle se retrouvant toujours dans des situations cocasses et imprévues, est un témoin tranquille d'un monde parfois tordu. L'univers de Monsieur Hulot fait l'effet d'un feu d'artifice lorsqu'il entre en collision avec le monde réel, provoquant un éclat de rire, ou du moins, un sourire complice de la part du spectateur.
David Merveille perpétue cette ambiance ou règnent le hasard, l'improbable, le rêve et le loufoque. Son dessin et ici les découpes au laser donnent au papier le pouvoir de nous surprendre et nous amuser.
Au marché de Susanna Mattiangeli et Vessela Nikolova
Au marché de Susanna Mattiangeli et Vessela Nikolova aux éditions Seuil Jeunesse, 13.90euros
Un album qui éveille tous nos sens, à l'image du marché, lieu inconditionnel de tous les étals, toutes les rencontres et toutes les bonnes affaires.
La jeune fille qui fait le lien entre les différents stands exposés à chaque page, est juste guérie de sa fièvre, et sa grand-mère l'amène donc au marché pour se changer les idées. Après une semaine enfermée chez elle, la petite va vivre un véritable festival de couleurs, d'odeurs et de trouvailles. Les détails du dessin, minutieux et très fidèle à la réalité, l'invitent à observer, débusquer, creuser, soulever, et bien sûr goûter, remercier.
Au marché, tout est permis, mais chacun trouve sa place. Le caractère éphémère de cet événement nous oblige à être attentif, à nous poser la question de ce dont nous avons besoin et de nous octroyer un extra, celui qui nous fera d'autant plus apprécier ce moment de partage avec des personnes que nous ne connaissons pas intimement, mais qui nous offrent leur sourire pour bien démarrer la journée.
C'est à tous ces aspects du marché que cet album rend hommage, en nous présentant avec humour les différents stands et les façons de nous y déplacer.
A offrir à tous les enfants qui accompagnent leurs parents et grands-parents sur ce lieu de belles découvertes!
A découvrir des mêmes auteures: A la plage, Seuil jeunesse, 13.90euros