Un voyage qui commence en Turquie et qui s'achève en France, voilà ce
que nous raconte la romancière Sarah Marty dans son ouvrage Soixante
jours paru chez Denoël. Ce voyage là est de tous les dangers, traverse
les frontières terrestres en se baignant dans la
peur, repousse les limites de l'humain au nom de la fuite d'un pays. Ce
voyage se passe aujourd'hui, en ce moment même, au XXIe siècle.
Yoldas fait partie de ce périple, avec une quinzaine d'hommes et de
femmes, il décide pour échapper aux dangers de partir pour l'Europe. Ils
laissent tous une famille et une terre dans laquelle ils se sont
construits et qui les définit intégralement. Désormais,
ils n'ont que leurs souvenirs pour être plus forts et affronter le
froid, la faim et l'attente. L'attente des différents passeurs qui vont
se relayer sur plusieurs pays pour les faire avancer.
On leur avait dit que la traversée durerait cinq jours. Soixante jours
plus tard, le groupe d'exilés- Yoldas, Yusuf, Welat et Osman, Beritan,
Asra et son bébé Ersin, Ferhat et son frère Mirkan, Cevdet et Sibel,
Tekin, Welat et Citseko - sera allé au bout de lui-même. Car il est bien question d'un groupe: issus de milieux différents mais tous issus de la communauté kurde de Turquie, ils ne se connaissent pas le premier jour et devront faire corps dès le deuxième.
Sarah Marty nous livre ce témoignage incroyable sur ces hommes qui risquent leur vie et dépassent les limites de la souffrance pour un avenir éclairé. Il nous laisse le souffle court, et nous amène à repenser notre place.