samedi 28 janvier 2017

Les coups de coeur BD (qui concourent à Angoulême)

La légèreté de Catherine MEURISSE aux éditions Dargaud, 19,99 euros.

Dessinatrice à Charlie Hebdo depuis plus de dix ans, Catherine Meurisse a vécu le 7 janvier 2015 comme une tragédie personnelle, dans laquelle elle a perdu des amis, des mentors, le goût de dessiner, la légèreté. Après la violence des faits, une nécessité lui est apparue : s'extirper du chaos et de l'aridité intellectuelle et esthétique qui ont suivi en cherchant leur opposé - la beauté. Afin de trouver l'apaisement, elle consigne les moments d'émotion vécus après l'attentat sur le chemin de l'océan, du Louvre ou de la Villa Médicis, à Rome, entre autres lieux de renaissance (présentation de l'éditeur).
 Chiisakobe T.4 de Minetaro MOCHIZUKI aux éditions Philippe Picquier, 15 euros.

Dans ce quatrième et dernier tome de la série, les enfants et les apprentis partent pour un séjour d'une nuit dans une station thermale tandis que Shigeji et Ritsu doivent veiller sur la petite Attchan qui souffre de fièvre. Alors que la fin de l'année approche, les personnages se révèlent, les malentendus se dissipent, pour le meilleur ou pour le pire... (présentation de l'éditeur).
Mauvaises filles d'Ancco aux éditions Cornelius, 20,50 euros.

Jin-joo est une mauvaise fille. Elle fume, découche, nargue ses professeurs et cause du souci à ses parents. Son père, un petit patron, n'a que ses poings pour exprimer sa peur de la voir mal tourner. Alors il l'a passe à tabac, régulièrement. La Corée subit la crise économique de la fin des années 1990 et la violence demeure la forme la plus simple et naturelle du contact humain. Au collège, les professeurs cognent les élèves et les anciennes rossent les nouvelles. Dans l'indifférence générale, on meurt sous les coups d'un père ou d'un petit copain. L'adolescente trouve un peu de chaleur humaine auprès de Jung-ae, la fille d'un petit voyou, encore plus paumée qu'elle. Une fugue avortée les mène jusqu'au quartier des bars à hôtesses. Si la famille de Jin-joo la récupère, la rue avale Jung-ae, qui n'aura pas de seconde chance. Le ton âpre et désespéré d'Ancco évoque le Céline de Mort à crédit. Vivre, c'est expier. Un instant de bonheur, d'insouciance, se paie comptant. Les hommes mènent des existences lourdes, tristes et solitaires, qui se révèlent vides de sens. «Dès qu'on met le pied dehors, constate Jin-joo, c'est plein de choses incompréhensibles. » Après Aujourd’hui n'existe pas, publié par Cornélius en 2009, Mauvaises filles confirme le talent unique d'Ancco. La construction multiplie les allers-retours entre le passé et le présent. Servie par un trait sec et précis, un noir et blanc désolé, elle rend inexorable et bouleversant ce voyage au bout de la nuit coréenne (présentation de l'éditeur).


Palmarès (à venir à l'heure où nous pulions) :  http://www.bdangouleme.com/1033,palmares-officiel-2017

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