Serial piqueur de Dominique DAYAU aux éditions Elytis, 13,70 euros.
Voilà donc notre homme (déjà évoqué mais plus bas!) dont nous garderons autant que se peut le secret de sa fonction au sein de la police judiciaire dont il est commandant (d'ailleurs nous ne savons rien).
Au commencement de Serial piqueur, on se réjouit puis on s'inquiète tant la crainte de suivre un cours particulièrement avancé d'entomologie nous accapare. On perçoit l'évidente jouissance de l'auteur à nous instruire des activités plus ou moins visibles des insectes auprès des corps surtout lorsque ceux-là sont morts de façon non naturelles.
Mais la science, quand bien même elle s'active autour des cadavres, garde toujours un côté propre sur elle voire sûre d'elle qui s'avère tout compte fait rassurant.
Ces hommes qui dissertent sur le rôle des mouches à l'intérieur d'un périmètre consacré aux scènes de crime sont effectivement des puits de science. Les surprendre réclame une surenchère bien spéciale de la part des assassins et, sur ce sujet, Dominique Dayau va se montrer parfaitement à la hauteur.
En résumé, nous disposons d'un corps, d'abord, qu'il faut identifier, d'une paire de bridgeurs dont les performances peuvent être comparer à une épopée footballistique, d'autres ensuite corps qui vont fournir d'après l'indice nommée "Sehkmet", une relation en prise directe avec le premier, enfin, d'une immersion dans les coulisses de la police scientifique. Tout cela est écrit dans une langue maîtrisée, drôle et juste. On vous passera les rebondissements qui mèneront à la résolution puis au procès de cette étrange affaire mais on n'oubliera pas de vous recommander la lecture de Dominique Dayau qui est, en tout point, enthousiasmant.
samedi 26 mai 2012
La Librairie Générale se livre... aux éditions Elytis
L'Aquitaine se livre ! http://www.librairiesatlantiques.com/index.php/les-actions/animation/presentation-de-laquitaine-se-livre
Et nous en sommes !
Régis Jauffret l'a affirmé haut et fort le 28 avril dernier lors de la remise de son prix littéraire d'Arcachon dans le cadre de La plage aux écrivains. "La France dispose d'un réseau de librairies unique au monde..." a t-il rappelé dans son plaidoyer pour la survivance des librairies indépendantes http://www.sudouest.fr/2012/04/28/arcachon-regis-jauffret-recoit-le-prix-litteraire-de-la-ville-701437-2733.php
Et nous, librairie indépendante, faisons en sorte de nous associer à toutes les manifestations qui s'efforcent de promouvoir la lecture et le livre. Certes, cela n'est pas toujours visible et pourtant, ce travail indispensable dans la constitution du maillage si fragile que sont les librairies françaises, affirme notre volonté de participer au mieux à l'élan solidaire qui nous unit tous, éditeurs, auteurs, bibliothèques, libraires et autres acteurs des métiers du livre.
L'Aquitaine se livre est donc l'une de ces manifestations et nous avons choisi d'offrir un "coup de projecteur" aux éditions Elytis http://www.elytis-edition.com/, éditeur bordelais tourné vers le récit de voyage, les albums illustrés et magnifiques. L'histoire veut que les éditions Elytis se soient rendues au salon du livre du Moulleau au mois d'avril et que l'accord fut rapide et concluant sur le principe de montrer un aperçu du travail réalisé par cette jeune (année de création 2001) et entreprenante (200 titres à son catalogue) maison d'édition.
Nous leur avons consacré une vitrine et les avons laissé nous confier une trentaine de titres, les plus emblématiques. Ils sont tous très beaux et à prix variables. On sent une attirance notoire pour l'Asie (le Tibet, le Japon...) mais il y a aussi des auteurs régionaux qui ont publié sur le vin. Enfin, nous avons choisi, avec un chauvinisme assumé, de lire un arcachonnais. Nous vous enjoignons donc de vous rendre à la rubrique suivante intitulée Dominique DAYAU !
Et nous en sommes !
Régis Jauffret l'a affirmé haut et fort le 28 avril dernier lors de la remise de son prix littéraire d'Arcachon dans le cadre de La plage aux écrivains. "La France dispose d'un réseau de librairies unique au monde..." a t-il rappelé dans son plaidoyer pour la survivance des librairies indépendantes http://www.sudouest.fr/2012/04/28/arcachon-regis-jauffret-recoit-le-prix-litteraire-de-la-ville-701437-2733.php
Et nous, librairie indépendante, faisons en sorte de nous associer à toutes les manifestations qui s'efforcent de promouvoir la lecture et le livre. Certes, cela n'est pas toujours visible et pourtant, ce travail indispensable dans la constitution du maillage si fragile que sont les librairies françaises, affirme notre volonté de participer au mieux à l'élan solidaire qui nous unit tous, éditeurs, auteurs, bibliothèques, libraires et autres acteurs des métiers du livre.
L'Aquitaine se livre est donc l'une de ces manifestations et nous avons choisi d'offrir un "coup de projecteur" aux éditions Elytis http://www.elytis-edition.com/, éditeur bordelais tourné vers le récit de voyage, les albums illustrés et magnifiques. L'histoire veut que les éditions Elytis se soient rendues au salon du livre du Moulleau au mois d'avril et que l'accord fut rapide et concluant sur le principe de montrer un aperçu du travail réalisé par cette jeune (année de création 2001) et entreprenante (200 titres à son catalogue) maison d'édition.
Nous leur avons consacré une vitrine et les avons laissé nous confier une trentaine de titres, les plus emblématiques. Ils sont tous très beaux et à prix variables. On sent une attirance notoire pour l'Asie (le Tibet, le Japon...) mais il y a aussi des auteurs régionaux qui ont publié sur le vin. Enfin, nous avons choisi, avec un chauvinisme assumé, de lire un arcachonnais. Nous vous enjoignons donc de vous rendre à la rubrique suivante intitulée Dominique DAYAU !
samedi 12 mai 2012
Royal Romance de François WEYERGANS
Royal Romance de François WEYERGANS aux éditions Julliard, 19 euros.
Pourquoi suis-je tenté d’affirmer qu’au bout de cinquante pages d’un roman de François Weyergans, celui-ci est mon écrivain préféré ? Je me rétracterai bien évidemment après en avoir lu cinquante autres mais il n’empêche que la tentation demeure et je suis persuadé qu’il en va pour d’autres autant que pour moi. François Weyergans « emballe » avec la même facilité ses lecteurs que les femmes dans Royal Romance. Ce n’est pas rien.
Ce roman d’ailleurs est une déclaration superbe, bien que tardive, à une femme, disons-le franchement, inouïe. Justine, puisqu’il s’agit d’elle, est une héroïne absolue et absolument moderne rencontrée à Montréal par Daniel Flamm, un double parmi d’autres de François Weyergans, pas franchement sympathique en tant qu’écrivain bourgeois logé par les unes (sa sœur, par exemple) et nourri (et loger encore !) par les autres (sa femme).
Oui, Paul Flamm empile les maîtresses, Justine ne trouvant sa place qu’avec un acharnement de chaque instant, lettres, messages, enregistrements sur bandes magnétiques qui prouveraient l’authenticité d’un amour mis à distance (Montréal-Paris).
Inutile de dévoiler la dramaturgie en acte, l’accablement généralisé qui va s’inviter d’autorité jusqu’à la fin du livre qui pourtant allait gaiement jusque-là. Justine est en soi un canon de la littérature, une étude pour l’avenir tel que Flamm justement l’éprouvera jusqu’aux larmes. Flamm étant à sa façon un héros lui aussi, mais un héros coupable et non culpabilisant.
Alors François Weyergans est-il redevenu mon écrivain préféré parvenu au bout des cent dernières autres pages de Royal Romance ? La réponse ne regarde que moi après tout, mon influence n’étant absolument pas nécessaire pour faire reconnaître le talent de ce romancier déjà maintes fois cité.
Le faire ou mourir de Claire-Lise Marguier par Olivier de Marc
Dam a seize ans. Il est brillant élève mais profondément sombre et malheureux. Solitaire, d’une extrême sensibilité, souffre douleur de ses camarades de classe il ne trouve même pas de réconfort auprès de ses parents qui lui préfèrent sa soeur.
Au cours d’un tabassage par la bande des skateurs , Samy un autre garçon du lycée aux allures plutôt gothiques s’interpose pour lui venir en aide. C’est le début d’une histoire entre eux : « Samy a essuyé le sang de ma tempe de sa manche noire. Je crois que c’est la première fois que quelqu’un me touchait comme ça, avec autant de douceur ». Petit à petit Dam va tomber amoureux. Si les choses sont simples pour Samy, garçon bien dans ses baskets, il en va tout autrement pour Dam le tourmenté qui, en plus, devra faire face à la bêtise de son père et expérimenté la différence . La confusion des sentiments est parfois dure à vivre. Pour conjurer son mal-être il se scarifie : « Je me suis fais saigner un moment, jusqu’à ce que je me calme ». Dans ce premier roman, Claire-Lise Marguier évoque avec beaucoup de pudeur et de sensibilité les affres de l’adolescence et les difficultés liées à la construction de l’identité.
Bien que publié dans une collection jeunesse ce texte est à mettre entre toutes les mains. La fin imprévisible et très forte donne à réfléchir. Surtout elle nous rappelle avec talent le subtil conseil de Baudelaire : « Ne méprisez la sensibilité de personne. La sensibilité de chacun, c’est son génie ».
Olivier de Marc
LA BALADE DE PELL RIDLEY, de Meg Rosoff, albin Michel, 12.50€ (jeunesse)
LA BALADE DE PELL RIDLEY, de Meg Rosoff, Albin Michel, 12.50€
Le jour de son mariage, la jeune Pell Ridley s'enfuit pour échapper à une vie trop petite pour elle. Lancée sur les routes, elle va vivre des aventures échevelées, faire des rencontres improbables et peu à peu découvrir le sens de l'existence.
Une héroïne impétueuse, pugnace et généreuse comme on les aime. Un roman d'aventures, ou plutôt de mésaventures qui fait tantôt penser à Dickens et tantôt aux soeurs Brontë. L'auteur de maintenant c'est ma vie nous étourdit à présent dans un voyage hypnotique sur la lande anglaise, plein de surprises et de poésie.