Polar session n°3 à la médiathèque de Gujan-Mestras où viendront officier Hervé LE CORRE & Olivier PENE, grands éclaireurs du genre. Les nombreuses personnes présentes lors de leur dernière prestation s'en souviennent, le duo aime reprendre les classiques et dégager les grandes lignes de leur(s) définition(s) du roman noir. Il y a chez eux toujours matière à digresser, et donner en avant-première la liste des livres qu'ils viendront défendre ne les empêchera pas de rebondir vers des horizons tout autres. Bref, nos deux orateurs n'ont pas leur pareil pour vous amener à découvrir des auteurs qu'ils savent brillamment évoquer. Il ne s'agit nullement d'un cours magistral mais plutôt d'une conversation non dénuée d'humour. Il faut croire qu'ils se sentent particulièrement à l'aise dans le cadre qui leur est offert à la médiathèque où l'on constate à chaque fois pour le polar l'intérêt grandissant de son public. Et ce n'est pas fini !
Le démon dans ma peau de Jim THOMPSON aux éditions Folio policier, 5.70 euros. "C'est un tueur, un psychopathe dangereux et violent qui aime battre les femmes, un monstre sans conscience. C'est un flic. il est le narrateur de ce roman très noir qui nous fait pénétrer dès les premières pages dans l'esprit malade de Lou Ford, shérif adjoint à central city. Un grand thriller. "
Warlock d'Oakley HALL aux éditions Rivages Noir, 10.50 euros. "La ville de Tombstone en Arizona durant les années 1880 est, à plus d'un titre, notre Camelot national - une terre fabuleuse où les vertus de l'Amérique s'incarnent dans les frères Earp et ses maux chez les membres de la bande des Clanton ; terre imaginaire aussi, où l'affrontement d'OK Corral revêt un peu de la pureté dépouillée des joutes arthuriennes. Dans son excellent roman
Warlock, Oakley Hall rend son humanité véritable, sanglante et mortelle au mythe de Tombstone. Wyatt Earp s'y métamorphose en un tireur d'élite nommé Blaisedell qui, en partie à cause de l'image agrandie donnée de lui dans les magazines spécialisés sur le Far West, pense qu'il est un héros. Et c'est parce qu'il croit en ce héros que le Comité des citoyens exaspérés de Warlock fait appel à lui. Mais lorsqu'il découvre qu'il ne peut répondre à ces attentes, Blaisedell est obligé de reconnaître ses failles, son abîme intime n'étant pas si éloigné de celui qui règne en ville. Avant même que ne s'achève l'angoissante épopée du livre [...], Warlock doit reconnaître que ce que l'on nomme la société et l'état de droit sont des concepts aussi fragiles et précaires que la chair, voués à retourner à la poussière des déserts aussi rapidement qu'un cadavre. C'est la sensibilité profonde de Warlock aux abîmes qui fait de cet ouvrage un grand roman américain. "
Un pays à l'aube de Dennis LEHANE aux éditions Rivages Noir, 10.64 euros.
"L'Amérique se remet difficilement de la Première Guerre mondiale. De retour d'Europe, les soldats entendent retrouver leurs emplois, souvent occupés en leur absence par des Noirs. Mais l'économie est ébranlée, et la vie devient de plus en plus difficile pour les classes populaires. Sur ce terreau fleurissent les luttes syndicales et prospèrent les groupes anarchistes et bolchéviques, ainsi que les premiers mouvements de défense de la cause noire. En 1918, Luther Laurence, jeune ouvrier noir de l'Ohio, est amené par un étonnant concours de circonstances à disputer une partie de base-ball face à Babe Ruth, étoile montante de ce sport. Une expérience amère qu'il n'oubliera jamais. Au même moment, l'agent Danny Coughlin, fils aîné d'un légendaire capitaine irlandais de la police de Boston, est chargé d'une mission spéciale par son parrain, le retors lieutenant McKenna : infiltrer les milieux syndicaux et anarchistes. A priori Luther et Danny n'ont rien en commun. Le destin va pourtant les réunir à Boston en 1919, l'année de tous les dangers. Dans cette ville où la révolte gronde, la grève des forces de police va mettre le feu aux poudres... "
Le dahlia noir de James ELLROY aux éditions Rivages noir, 9.45 euros. "Le 15 janvier 1947, dans un terrain vague de Los Angeles, est découvert le corps nu et mutilé, sectionné en deux au niveau de la taille, d'une jeune fille de vingt-deux ans : Betty Short, surnommée " Le Dahlia Noir " par un reporter, à cause de son penchant à se vêtir totalement en noir. Le meurtre est resté l'une des énigmes les plus célèbres des annales du crime en Amérique. "
Chasseurs de tête de Jo NESBO aux éditions Folio policier, 6.80 euros. "Le narrateur, Roger Brown, se considère comme le meilleur chasseur de tête de Norvège. Utilisant les questionnaires du FBI, il fait subir aux candidats de véritables interrogatoires et ne laisse aucune place au hasard. Mais Roger a une faiblesse : sa femme Diana qui lui coûte très cher... Voiture de luxe, vêtements de marque, loft de 300 m2, galerie d'art et vernissages au champagne, tout cela a un prix élevé. Pour financer sa vie privée, il dérobe avec l'aide d'un complice des toiles de maître chez ses clients. Mais le jour où il décide de voler un Rubens à Clas Greve, qui semblait pourtant avoir le profil du parfait pigeon, les choses se gâtent. De chasseur, Brown devient la proie et le pigeon se révèle être un terrible prédateur. Nesbo reprend le thème du chasseur chassé et en démonte le mécanisme avec jubilation ; à tel point que Roger Brown, pourtant très antipathique, finit par inspirer la compassion. "
Ma part d'ombre de James ELLROY aux éditions Rivages noir, 10.50 euros. "Ma part d'ombre est le récit d'une double enquête que mène Ellroy sur l'assassinat de sa mère, tuée le 22 juin 1958, et sur sa propre vie d'enfant orphelin, d'adolescent perturbé et d'écrivain hanté. Voyage à travers ses souvenirs les plus secrets, ce livre est aussi un reportage sur le crime en Amérique, et en particulier les meurtres de femmes, d'autant plus saisissant qu'Ellroy a travaillé aux côtés d'un policier de la brigade criminelle de Los Angeles, Bill Stoner, qui a tissé des liens de plus en plus forts avec l'auteur au fil des mois."
1275 âmes de Jim THOMPSON aux éditions Folio policier, 5.70 euros. "Je m'appelle Nick Corey. Je suis le shérif d'un patelin habité par des soûlauds, des fornicateurs, des incestueux, des feignasses et des salopiaux de tout acabit. Mon épouse me hait, ma maîtresse m'épuise et la seule femme que j'aime me snobe. Enfin, j'ai vague idée que tous les coups de pied qui se distribuent dans ce bas monde, c'est mon postère qui les reçoit. Eh bien, les gars, ça va cesser. Je ne sais pas comment, mais cet enfer va cesser. "
Voleurs de Christopher COOK aux éditions Folio policier, 10.40 euros. "Eddie et Ray Bob roulent vers le sud, sans destination particulière. Deux potes qui se promènent tranquillement par une belle journée ? Pas vraiment. Quand Eddie veut acheter des cigarettes dans un drugstore, il dégaine son revolver. Tout droit sortis de l'univers des frères Coen, Eddie et Ray Bob vont accumuler les meurtres, ce qui ne les empêche pas de philosopher sur l'état du monde. Leur route va bientôt croiser celle de Della, une femme tout aussi redoutable qu'eux, dont l'apparition ne tarde pas a semer la zizanie entre les deux compères. Premier roman de Christopher Cook, Voleurs est un vrai coup de poing, avec ses personnages inoubliables et son style incroyablement inventif. Cette farce sanglante et absurde est le reflet d'une certaine Amérique, celle qu'ont dépeinte Faulkner, Cormac Mccarthy, ou encore Harry Crews."